Encadrement et effectifs des classes : Les études contre la politique à l’oeuvre.


Comme si tout était fait pour
démontrer que la politique
éducative du gouvernement va à
l’encontre des besoins des
élèves, on ne compte plus les
études qui démontent les
arguments ministériels.

Quoi qu’on pense de ce rapport,
en décembre dernier, PISA
montrait un classement de la
France en recul depuis dix ans,
pour tomber en dessous de la
moyenne des pays de l’OCDE.
De plus, cette étude montrait
que l’école française corrige
très mal voire pas du tout les
inégalités de naissance, là où
d’autres pays parviennent à
faire en sorte que le milieu
socio-économique dont sont
issus les élèves influe moins sur leur réussite.

En février dernier, un autre rapport montrait que la
France arrivait bonne dernière des pays de l’OCDE
en taux d’encadrement des élèves. Seulement 6
enseignants y encadrent 100 élèves ou étudiants, là où
la Grèce, le Portugal ou la Suède en comptent plus de
9. Cherchez le lien avec les résultats de l’étude
précédente… Et encore, cette étude comparative
prend comme référence 2007, année où débutait à
peine la valse aux suppressions de postes (plus de 11
000 en 2008, 13 000 en 2009, 16 000 en 2010, et 16
000 encore pour la rentrée prochaine malgré une
augmentation du nombre d’élèves).

Devant ce paradoxe, le ministère ressort l’argument
imparable brandit à chaque rentrée : « On peut faire
mieux avec moins de moyens, les effectifs n’ont pas
d’influence sur les résultats scolaires ». Sûr de
l’axiome, Luc Châtel demandait il y a un an aux
recteurs et inspecteurs d’académies de contribuer à
l’augmentation du nombre d’élèves par classe dans le
primaire, calculant que l’augmentation d’un élève par
classe permettrait une économie de près de 10 000
classes.

Et là, patatras… en mars dernier, c’est au tour du
laboratoire des sciences de l’éducation de Grenoble II
de montrer que « le constat est faux ». Son directeur, Pascal Bressoux, affirme qu’il
y a aujourd’hui consensus sur
cette question : « les études les
plus fiables montrent qu’il y
a bien un effet : si on baisse
les effectifs des classes, on
augmente les acquis des
élèves ». Le chercheur fait
valoir que, moins nombreux,
les élèves s’impliquent plus
dans les tâches scolaires, qu’ils
sont « d’avantage visibles
socialement » et que
l’enseignant peut ainsi mieux
appréhender leurs difficultés.

En réalité, une des rares études
ayant véritablement mesuré
scientifiquement l’impact de la
taille des classes sur les
résultats des élèves est le
programme américain STAR où les chercheurs ont
suivi en double aveugle pendant 13 années 11 600
élèves durant les 4 premières années de leur scolarité.
En Grande-Bretagne, un travail similaire a été menée
par Peter Blatchford. Ces deux études établissent trois
conclusions cruciales :

✔ toutes choses égales par ailleurs la réduction
des effectifs scolaires dans les premières
années d’enseignement est bel et bien un
facteur de réussite scolaire,

✔ les effets d’une réduction initiale de la taille
des classes sont durables et semblent même
augmenter au fil des années d’étude,

✔ la réduction de la taille des classes permet de
réduire considérablement les écarts entre
enfants d’origine sociale différente.

Au final, si ces études montrent ce qui pour un
enseignant relève de l’évidence, le paradoxe reste
qu’il nous faut y faire appel tant la machine à
propagande gouvernementale parvient à nous
assommer. SUD Education revendique dans
l’immédiat, l’arrêt des suppressions de postes, le
rétablissement des postes supprimés et une réduction
du nombre d’élèves par classe.

Notre cause est juste, et c’est par la mobilisation
des collègues et des parents sur le terrain, la grève
et les actions que nous obtiendrons satisfaction.


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