Manque désespérément d’AESH dans le 92 (audience du 26 janvier 2023)

jeudi 26 janvier 2023
par  SUD Education 92

Du début du mois de novembre jusqu’au 8 décembre, nous avons pu visiter la plupart des établissements et écoles du département. Partout ou presque, c’est le même constat, il manque des AESH. L’an dernier, Mme FIS, DASEN du 92, avait qualifié nos déclarations sur le manque d’AESH de « micro-trottoir » lors d’une audience.
Nous maintenons notre constat cette année : il manque des AESH.

 Un manque criant d’AESH

Dans certaines écoles, il n’y en a pas du tout alors que des enfants ont des notifications. Dans d’autres il en manque un·e ou deux, avec la magie du PIAL, les AESH restant·es doivent diluer le temps d’accompagnement de certain·es élèves pour faire semblant que tou·te·s aient l’accompagnement auquel la loi leur donne droit.
Le manque d’AESH et le faible nombre d’heures affectées aux élèves créent mécaniquement des difficultés dans les classes car les enseignant·es ne peuvent pas gérer un· enfant qui a besoin d’un accompagnement constant tout en continuant convenablement son cours avec les autres.

 Des difficultés importantes et des conditions de travail dégradées

Les AESH sont laissé·es seul·es face aux difficultés avec peu ou pas de formation qui se déroule en modules dispensés en visio.
Cette situation génère des risques psycho sociaux pour les AESH et les enseignant·es tout en mettant en danger les élèves.
Une autre conséquence est l’augmentation du nombre de demandes de démissions et de ruptures conventionnelles pour les AESH comme pour les enseignant·es. Ils et elles ont l’impression d’être abandonné·es par l’administration qui repousse souvent les réponses suite aux signalements.

A noter que, dans les écoles, les AESH ont trop peu souvent de casier ou d’espace personnel dans des salles de repos ou dans la salle des maître-sses souvent exigüe.

 La précarité repose sur des femmes pour 90%

Certes, la DSDEN recherche des AESH comme l’illustre cette photo devant une école d’Asnières-sur-Seine, mais ce n’est pas la faible rémunération et les conditions de travail qui vont motiver les candidat·es.

Rappelons que les AESH sont majoritairement des femmes à 90% et que le contrat de travail est un temps partiel imposé, les maintenant dans la précarité.
Le métier d’AESH n’est pas assez considéré : tout le travail fourni n’est pas reconnu. Une grande partie est invisibilisé et n’est pas payé, renvoyant ce travail au care, dans une logique patriarcale qui veut que le travail - féminin particulièrement- au service des autres ne soit pas considéré pleinement.

 SUD éducation revendique pour les accompagnant·es des élèves en situation de handicap :

  • la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tou·tes les AESH dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e ;
  • l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ; un salaire minimum à 1870 euros nets ;
  • l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+) ;
  • la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation ;
  • l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation ;
  • une véritable formation initiale et continue, sur temps de service ;
  • la création de brigades de remplacement pour assurer le remplacement des collègues absent·es ;
  • un droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.

 Nous réclamons pour les enseignant·es :

  • Une augmentation salariale sans condition.
  • Une diminution des effectifs par classe,
  • Un temps de concertation compris dans le temps de travail.

 Demande d’audience

C’est pour porter ce constat d’une situation déplorable des AESH et pour porter ces revendications que nous demandons de nouveau une audience à ce sujet auprès de M. Fulgence, le nouveau DASEN des Hauts-de-Seine.

 Synthèses des remontées AESH

Une synthèse des difficultés et manque d’AESH a été envoyé.

 Compte-rendu bref de l’audience

Audience sur le manque d’AESH (26/01/2023)
Nous sommes tombés d’accord, il manque de AESH. Il manque 90 ETP (équivalent temps plein), donc davantage d’AESH qui sont recrutés à temps partiel imposé. Le nouveau DASEN est dans son rôle, le discours ministériel est maîtrisé. Pour SUD éducation, c’est le salaire, le statut et les conditions de travail qui sont la cause de cette pénurie, alors que la direction académique pense elle que le salaire n’a jamais été aussi haut avec de grandes avancées, que les conditions de travail n’ont jamais été aussi favorables avec l’institution des PIALs et que le cumul possible d’activité avec les collectivités permettra aux AESH de compléter leur salaire.
Concernant la formation, la DA (direction académique) est satisfaite des sessions de formation et de leur contenu accessible.
Pourtant nous avons porté la voix d’AESH qui ne veulent pas ou peuvent difficilement faire avec l’outil informatique. Outils qui n’est pas fourni par l’éducation nationale ni par les collectivités.
Concernant la difficulté de s’adapter à la diversité des handicaps que les AESH sont amené à accompagner, la DA considère que le personnel ressource varié à disposition suffit et qu’un partenariat avec l’ARS permet de parer aux cas les plus compliqués. L’existence d’un blog, de modules de formation continue et de ressources internet paraît suffisant pour la DA.
Les enseignant·es référent·es sont en sous effectif par rapport au nombre de dossier à traiter. Les notifications arrivent régulièrement et rendent nécessaires des réorganisations d’affectation pour couvrir un maximum d’enfants. Face à la pénurie, il faut déshabiller Paul pour habiller Jacques. Si les 90 ETP étaient pourvus, tous les élèves seraient accompagné·es et une brigade de remplacement serait possible.
Le cumul d’activité « est toujours accordé ». Nous avons dénoncé le fait que ce cumul soit la seule solution pour compléter un salaire tout en allongeant la durée de travail, parfois sans pause méridienne. La DA va réfléchir à mieux articuler ce cumul avec les collectivités.
Concernant les problèmes de paye rencontrés, la DA nous dit qu’elle va renforcer les équipes en charge de cette tâche, nous avons dénoncé le mépris qu’on subit les AESH sans paye au début de l’année scolaire.
Plus que jamais, pour que l’école inclusive ne soit pas qu’un slogan, nos revendications doivent être satisfaites. Pour cela, les mobilisations à venir seront déterminantes.

 Les brochures de SUD éducation :

 Brochure AESH : luttons pour un vrai statut

Elle est à retrouver ici : https://www.sudeducation.org/tracts/numero-special-aesh-luttons-pour-un-vrai-statut/

 Brochure Ecole, inclusion et handicap

Elle est à retrouver ici : https://www.sudeducation.org/brochure-ecole-inclusion-et-handicap/




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