Le lycée Joliot-Curie de Nanterre, un lycée avec une longue tradition de lutte.

Le lycée Joliot-Curie de Nanterre est un lycée ex-ZEP qui depuis son classement en éducation prioritaire s’est toujours battu bec et ongles pour garantir à ses élèves des moyens d’enseignement dignes. A ce jour, les effectifs de ce lycée sont toujours limités à 30 élèves par classe, ce qui est loin d’être le cas de tous les lycées ex-ZEP. Il est aussi un lycée fortement impliqué dans la défense des sans-papiers, avec des mobilisations qui ont abouti à des régularisations par le passé.

Un rappel sur les deux dernières décennies :

2005 : forte mobilisation sur la DHG du lycée Joliot-Curie, avec occupation de la DSDEN de Nanterre par des grévistes du lycée.

2006 : blocage lycéens et mouvements de grève pour faire relâcher un parent sans-papier d’un lycéen du lycée avec succès.

2007 : occupation des locaux administratifs pour protester contre les sous-effectifs en vie scolaire, et dans les services administratifs qui aboutit à des créations de postes.

2008 : grève et manifestation pour obtenir la régularisation d’une mère d’élève sans-papiers avec succès.

2012 : grève et coordination de lutte dans le 92 où près d’une trentaine d’établissements luttent pour le rétablissement de 2000 heures de DHG supprimées. Le lycée Joliot-Curie se joint à la lutte et prend une part active dans les grèves.

2016 : Mouvement Touche pas à ma ZEP, initié par la grève reconductible du lycée Joliot-Curie à la rentrée 2016. Le mouvement fédère une centaine d’établissements dans toute la France, et aboutit à une clause de sauvegarde de 2 ans pendant lesquels la réforme de la disparition de la ZEP est gelée.

2020 : Mouvement contre les E3C sur l’ensemble du territoire. Le lycée Joliot-Curie se joint à la lutte et participe à la coordination, notamment en Ile-de-France des actions de blocage. Le lycée Joliot-Curie est un des rares lycées en France où les épreuves n’ont pas pu se tenir avant le confinement.

Le lycée Joliot-Curie de Nanterre avait réussi jusque ces dernières années à conserver une tradition de lutte qui lui avait permis de préserver des classes à 30 élèves, de maintenir des moyens qui lui permettaient de mettre en place des projets et ateliers pour aider les élèves des quartiers populaires de Nanterre.

Il est évident que la DSDEN de Nanterre et le Rectorat de Versailles voient depuis longtemps d’un mauvais œil cet établissement et que les actions entreprises à son encontre depuis l’année dernière visent à briser ce bastion de la résistance contre le démantèlement de l’éducation prioritaire.

C’est pour cela qu’il est important de le soutenir dans les difficultés qu’il traverse aujourd’hui :

* mutations dans l’intérêt du service ;
* instrumentalisation de questions de laïcité pour réprimer personnels et élèves ;
* mise au pas des personnels enseignants à travers une mise sous tutelle pédagogique.