L’équipe de l’école du Parc de Fontenay-aux-Roses avait appris au début du mois de février dernier que son établissement avait été désigné « école-test » par la municipalité, qui répondait à un appel lancé au niveau départemental par le comité de pilotage de la DGESCO. Après modification du règlement intérieur de l’école voté en conseil d’école, l’école du Parc allait appliquer pour deux ans le port de l’uniforme obligatoire.
Malgré un avis défavorable de l’équipe, les réunions sur le sujet s’étaient enchaînées sans en tenir compte, et de gros efforts de communication avaient été déployés en direction des parents d’élèves pour insister sur la gratuité des tenues, la réussite supposée du modèle scolaire anglais, et l’esprit d’appartenance à transmettre aux enfants. En mars dernier un article du « Parisien » (13/03/24) avançait même que l’équipe de l’école était « plutôt favorable » de même que les parents d’élèves.
Dans le même temps, les responsables élu·es des parents d’élèves, et les enseignant·es ont également communiqué sur le sujet et rappelé le coût d’une telle mesure si elle était appliquée nationalement à la suite des tests : environ 2 milliards d’euros à partager entre les collectivités et le budget de l’Éducation Nationale, dans un contexte où 896 millions sont retirés du budget de l’année 2024. Ils ont également rappelé l’absence totale d’impact du port de l’uniforme dans la réduction des inégalités, lorsque l’on observe les études déjà réalisées dans les pays anglo-saxons. En lien avec les parents d’élèves, nos collègues ont aussi évoqué le manque de moyens sur le terrain et leur désaccord avec l’utilisation de cet argent public : non-remplacement des enseignant·es absent·es, manque d’AESH, financement des projets culturels, etc.
Le conseil d’école exceptionnel a tranché lundi dernier dans la soirée, et le résultat est sans appel : 2 voix se sont prononcées en faveur de l’expérimentation et 23 contre.
SUD éducation 92 salue cette victoire de ses adhérent·es, des enseignant·es et des parents d’élèves mobilisé·es.
SUD éducation 92 appelle à refuser cette expérimentation, et dénonce un gaspillage des fonds publics à travers une mesure cosmétique, qui ne résoudra en aucun cas les problèmes que les enseignant·es rencontrent sur le terrain, ou les inégalités de parcours des élèves. SUD éducation 92 s’interroge en outre sur les signaux envoyés par une telle mesure, à l’heure où le gouvernement cherche à mettre la jeunesse au pas en imposant le SNU et son choc des savoirs.
