Les sans-facs sont le résultat de la politique néolibérale du ministère : ouvrir des places, titulariser et recruter des personnels en urgence !

jeudi 17 février 2022
par  SUD Education 92

SUD Education 92 soutient activement depuis le début la mobilisation des sans-facs de l’Université Paris Nanterre, de multiples manières. Nous dénonçons avec force de la même manière toute tentative d’intimidation, toute menace, toute violence, qu’elle soit verbale ou physique à l’encontre des étudiant·e·s et des sans-facs.  

Pour notre syndicat, l’inscription des étudiant·e·s dans la filière de leur choix est une priorité. Dans le contexte de l’autonomie des universités, de l’austérité budgétaire croissante et de la précarisation massive de ses personnels, il nous semble cependant que la bataille des sans-facs et leurs soutiens ne doit plus être menée en opposition avec les personnels de l’université (enseignant·e·s et personnels administratifs) mais conjointement avec eux. Les personnels souffrent de cette situation, c’est indéniable. Notre travail syndical consiste à la fois à faire éclore des mobilisations de ce type mais aussi à défendre les personnels sans ajouter de la souffrance à des conditions de travail déjà détériorées par les contre-réformes successives.

Il est crucial que le ministère et l’équipe présidentielle de l’UPN ouvrent une sortie de crise. Laisser pourrir le conflit n’est pas une option éthiquement tenable. Il reste 21 étudiant·e·s à inscrire afin que cette occupation puisse cesser, des solutions peuvent être trouvées à Nanterre (dans la suite de ce qui a été fait en septembre et en octobre dernier). Nous serons mobilisé·e·s en cas d’intervention policière, qui n’a pas sa place dans une lutte syndicale. La répression des mouvements sociaux est inacceptable.

Cependant, depuis septembre, bien avant l’occupation, de multiples dossiers d’inscription ont été étudiés et acceptés par les commissions pédagogiques, ces dernières ont été sollicitées plusieurs fois depuis la rentrée (et pour certaines jusqu’en décembre). Il est crucial de reconnaître que l’inscription d’étudiant·e·s hors capacité d’accueil n’est pas anodine, notamment pour l’UPN dont le taux d’encadrement est déjà dramatique. Lorsqu’on inscrit un·e étudiant·e, il faut prévoir une place en TD pour toute la durée de ses études dans l’établissement. On ne peut pas postuler que les étudiant·e·s défaillant·e·s aux examens du premier semestre (les jurys se tiennent en ce moment même) ne seront pas pour autant présent·e·s au rattrapage en juin. Ce sont donc bien des capacités d’accueil supplémentaires qu’il faut revendiquer ! C’est en conjuguant toutes les forces et différentes stratégies qu’on obtiendra de meilleurs conditions d’étude et une fac plus ouverte.

SUD Education 92 demande : 

  • l’inscription urgente des sans-facs dans la filière demandée, si possible dans l’université de Nanterre et à défaut dans une université à proximité ;
  • plus généralement, compte-tenu de la difficulté à intégrer un cursus de formation à ce stade de l’année 2021-2022, la mise en place d’un protocole de tuilage pour les affectations, en articulant la situation administrative des sans-facs cette année (par exemple, inscription exceptionnelle en régime dérogatoire) avec des possibilités de poursuite d’études à Nanterre comme dans d’autres établissements en 2022-2023 ;
  • un accompagnement individuel par le Service Universitaire d’Information et d’Orientation pour les dossiers de L1 qui repassent par Parcoursup cette année pour espérer obtenir une place dans les filières saturées pour la rentrée prochaine ;
  • des rendez-vous individuels avec les commissions pédagogiques des M1 demandés par les sans-facs pour qu’ils et elles puissent défendre leur dossier pour la rentrée prochaine ;
  • la constitution d’un comité éthique de suivi des affectations d’urgence à l’UPN (et dans d’autres universités !), pour produire un bilan des inscriptions hors capacités d’accueil depuis la mise en place de Parcoursup à la rentrée 2018 et mettre le ministère face à ses responsabilités. Il est inacceptable que des milliers d’étudiant·e·s se retrouvent chaque année sans affectation ou en situation de devoir se réorienter au plus vite car affecté·e·s dans une autre filière que celle de leur choix !
  • l’abandon définitif de Parcoursup : depuis 2018, Parcoursup est un dispositif de gestion de la pénurie de capacités d’accueil. Des milliers de candidat·e·s ne sont pas admis·e·s comme le montre le rapport du 16 février 2022 du comité éthique et scientifique. Il est nécessaire de construire un système permettant de construire des parcours d’études émancipateurs, donc dans des conditions matérielles d’enseignement et d’encadrement correctes.

Nous appelons à la fois l’équipe présidentielle, l’intersyndicale et les sans-facs à se positionner sur la base de ces propositions afin d’aboutir à un compromis acceptable pour tout le monde, dans l’intérêt des sans-facs dont la situation est de plus en plus précaire, et des personnels dont les conditions de travail sont dégradées.

Nous sommes et resterons mobilisé·e·s pour une université ouverte à toutes et tous et l’amélioration des conditions de travail et d’étude.


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