Mesdames, Messieurs,
La formation paritaire mixte académique (FPMA) traitant du mouvement des certifié-es et agrégé-es de l’académie de Versailles s’ouvre dans un contexte incertain même si nous sommes malheureusement assurés de mesures allant dans la continuation de la destruction du service public d’enseignement et des services publics en général.
Ce n’est pas la vague concertation prévue par le gouvernement en juillet-août qui fera aboutir les revendications portées par SUD Education. Pour SUD Education, la première mesure à prendre aurait dû être de revenir sur les mesures de cartes scolaires ; en effet les suppressions de postes qui en sont à l’origine ne sont pas fondées sur des besoins manquants, bien au contraire, mais sont marquées de la volonté de dégradation des conditions de travail de l’ensemble des personnels et des élèves afin d’ouvrir encore un peu plus le marché de l’éducation aux exploitant-es et à la logique privés. Malgré l’annonce du recrutement de 1 000 postes pour le premier degré et aucun pour le second, les 14 000 postes supprimés pèseront lourd pour la rentrée prochaine et cette rentrée qui s’annonce risque de nouveau d’être éprouvante pour l’ensemble des collègues et des élèves et si le ministre en place ne se sent pas comptable de celle-ci, le gouvernement sera comptable de ses conséquences.
SUD Education tient aussi à rappeler les besoins pressants de personnels dans tous les corps de l’Education : vie scolaire, ATEE et administratifs, médico-social, COP…
Nous demandons la suppression pure et simple du dispositif ECLAIR mais aussi l’abandon de la logique qui y a présidé et qui transforme encore un peu plus les établissements en entreprises et l’éducation en marchandise. Nous tenons d’ailleurs à souligner les conditions désastreuses dans lesquelles se sont passés les mouvements ECLAIR au niveau national et au niveau académique. La preuve éclatante est faite de l’instauration du « fait du prince » au sein de l’éducation nationale : un-e chef d’établissement, à qui nous dénions la compétence de savoir ce qui est bon ou mauvais pour le service public d’éducation, peut accepter ou rejeter des personnes sans même qu’il soit obligé de se justifier ni auprès des ses supérieurs hiérarchiques ni, surtout, auprès des intéressé-es.
SUD Education revendique une valorisation des établissements dits « difficiles », non seulement par l’affectation de moyens humains et financiers plus importants, mais aussi par une bonification APV bien plus substantielle.
SUD Education dénonce la tendance et la volonté affichées de développer l’ensemble des postes spécifiques au détriment du mouvement dit « barémé ». SUD Education revendique la stricte limitation de ces postes spécifiques et qui doivent s’appuyer sur des arguments tangibles, fondés et validés en amont par les organisations syndicales pour être créés.
Nous nous permettons aussi de revenir sur la problématique des stagiaires. SUD Education a dénoncé dès le début le processus de masterisation et l’esprit qui le guidait et dont tout le monde voit aujourd’hui les conséquences désastreuses en termes de formation et de conditions de travail. Nous revendiquons d’affecter le stagiaire sur le poste d’un tuteur, avec pour un-e certifié-e la répartition 6h/ stagiaire et 12h/tuteur ce qui est une mesure qui aurait été un progrès pour la qualité du service public et la liberté du mouvement. Elle aurait eu pour effet immédiat d’empêcher le blocage de postes au détriment des collègues titulaires notamment celles et ceux en MCS.
De manière plus générale, mais en lien avec la thématique de la précarité qu’elle facilite, nous revendiquons donc l’arrêt de la masterisation des concours d’enseignement et d’orientation afin de permettre d’augmenter sensiblement le nombre de lauréats et donc de futur-es collègues pour couvrir les besoins, notamment en documentation et en orientation, dont le service doit rester au sein du service public d’éducation.
Nous demandons aussi la fin de la bonification « agrégé-es » sur les vœux « lycée » qui introduit une rupture d’égalité de traitement entre collègues et la fin des bonifications valorisant des affectations hors discipline que nous considérons comme irrespectueuses de la qualité du service et illégales.
De manière générale, SUD Education exige la suppression de toutes les contre-réformes antisociales :
- la réforme des retraites de 1993, 2003 et 2010
- la décentralisation des ATEE avec pour conséquences, entre autres,
- l’allongement du temps de travail
- le blocage des salaires
- le jour de carence pour les arrêts de travail
SUD Education dénonce la multiplication des contrats précaires avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté et exige la titularisation de tous et toutes sans condition de concours ni de nationalité.
Enfin, nous indiquons à l’ensemble des membres de cette FPMA et des personnels, que, vu le contexte, le progrès au sein du service public d’éducation et dans l’ensemble du champ social ne pourra venir que de mobilisations revendicatives fortes sur le terrain et dans la rue. SUD Education reconnaît le travail effectué par le personnel du rectorat mais tient à souligner que cela se fait dans des conditions difficiles au vu du manque de personnel.
Sud éducation Académie de Versailles