L’éducation prioritaire malmenée

jeudi 12 novembre 2020
par  SUD Education 92

Les moyens alloués à l’éducation prioritaire ont baissé significativement dans le secondaire en se traduisant par des classes surchargées. Le dédoublement des classes de CP et CE1 dans le primaire, sans créations de postes significatives, en plus d’avoir pour conséquence la montée des effectifs dans les autres niveaux, crée une pression supplémentaire du fait de l’objectif « 100% réussite », qui est inatteignable (pas de RASED, problèmes de l’inclusion sans moyens). A cela s’ajoute une soumission aux injonctions hiérarchiques, qui réduit la liberté pédagogique, car la réussite du dispositif n’est vue, aux yeux de l’institution, que par les évaluations nationales. Quid des collègues qui ne veulent pas faire passer ces évaluations ? Quid des collègues qui aimeraient travailler, en CP et CE1 aussi, en multi niveaux (interdits sur ces classes par la hiérarchie).?

Quant aux hiérarchies, elles nous baladent avec de fausses solutions.
Dans le primaire et le secondaire, les solutions se veulent purement techniques. On nous parle de neurosciences, de projets et de formations imposées. L’aspect social et les conditions sanitaires d’apprentissage et d’enseignement fluctuantes depuis mars sont niés dans les projets de réseau en assignant l’échec de nos élèves à des difficultés purement cognitives. L’échec d’un politique qui ne fournit pas les moyens nécessaires est donc reporté sur des professionnels qui manqueraient de formation et de méthodes performantes.

Pire encore, l’expérimentation des « cités éducatives » (explicitement citées dans le rapport Azéma-Mathiot) a visiblement été conçue pour remplacer à terme les réseaux d’éducation prioritaire, toujours avec la même logique : concentrer les moyens sur un nombre toujours plus réduit d’écoles et d’établissements, et sortir de fait le reste de l’éducation prioritaire. 

Les lycées ne sont pas épargnés avec la disparition en cette rentrée de la prime ZEP qui entérine que les élèves ne sont plus considéré-e-s en fonction de leur appartenance sociale à partir de la seconde. 
Cette politique menée contre l’intérêt des populations les plus fragiles est délibérée, elle permet de faire des économies au nom de l’égalité des chances. La stratégie du gouvernement qui entend confier aux rectorats le soin de compenser cette perte localement n’est qu’une diversion pour mieux saucissonner les luttes et diviser les établissements.

Nous revendiquons au contraire un véritable plan d’urgence pour l’éducation qui prenne en compte la spécificité des territoires :

  •  Carte élargie de l’éducation prioritaire
  •  Recrutement massif de personnels (enseignant-e-s, AED/AP/AESH, CPE, agent-e-s).
  •  Des critères d’allocation de moyens pérennes et contraignants pour les rectorats permettant un allègement des effectifs.
  •  Des mesures spécifiques permettant la stabilité des effectifs : prime REP , bonification sur les mutations, etc... pour toutes les catégories de personnels de la maternelle au lycée, en particulier les AESH et les AED qui en sont toujours privés.


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