La circulaire évoque à cet égard le numérique, en réussissant le tour de force de ne parler de l’équipement ni des élèves, ni des personnels, encore moins d’une formation pour les logiciels. La solution du Cned, à l’authentification trop facile, a conduit à de nombreux débordements durant la période d’enseignement à distance. Le ministre continue à la mettre en avant sans annoncer le moindre changement, ce qui expose les personnels à des séances perturbées et aux mêmes incivilités dont ils et elles ont été les victimes.
Dans l’éventualité d’une hausse du nombre de cas à compter de septembre, les personnels devront de nouveau composer avec l’improvisation totale du ministre. Pour SUD éducation, c’est inacceptable.
Au-delà de l’opération de communication à laquelle se livre le ministre dans la circulaire, c’est aussi une confirmation de la poursuite de la même orientation délétère pour le service public d’éducation : à la fois réactionnaire, autoritaire, libérale et irresponsable.
Le ministre y annonce la poursuite des réformes que les personnels combattent largement, au rang desquelles se trouvent la poursuite de la mise en œuvre de la réforme des lycées et les évaluations nationales standardisées.
La multiplication des évaluations en tout genre (évaluations communes qui remplacent les E3C, tests de positionnements, évaluations nationales dès le 14 septembre, conjuguée à une réforme de la formation initiale et continue des enseignant-e-s montre sans ambiguïté une volonté de mise au pas des personnels.
Dans ce contexte, les annonces de hausses de moyens vantées par le ministre dans la circulaire de rentrée ne trompent personne : il ne s’agit en aucun cas d’un engagement ferme de recrutement de personnels titulaires, seul gage d’une amélioration des conditions de travail et d’étude. Le ministre préfère annoncer une nouvelle augmentation du nombre d’heures supplémentaires, alors que les personnels sont déjà épuisés. Qui plus est, les programmes ne sont pas allégés, malgré la revendication portée par plusieurs organisations syndicales dont SUD éducation.
Quant aux assistant-e-s d’éducation en contrat de préprofessionnalisation, le ministre envisage purement et simplement de les redéployer entièrement sur le dispositif “devoirs faits”, dont le volume horaire est très important : 4 heures pour chaque élève en classe de sixième, 3 heures pour les autres. Il est évident qu’au-delà des AED, la pression sur les personnels à effectuer des heures supplémentaires va s’accroître, et ce d’autant plus que 36 heures sont supposées être consacrées par chaque élève de troisième à son orientation.
Pour SUD éducation, la circulaire de rentrée ne répond absolument pas aux enjeux liés à la rentrée scolaire 2020. Pire, elle va conduire à dégrader encore un peu plus le service public d’éducation. SUD éducation revendique des recrutements massifs pour une baisse des effectifs en classe à tous les niveaux d’enseignement, notamment par le recrutement de toutes et tous les admissibles aux concours de l’enseignement.
Analyse du Café pédagogique en prime : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/07/18072020Article637306645407867868.aspx?actId=ebwp0YMB8s1_OGEGSsDRkNUcvuQDVN7aFZ1E4yS5hsbOgJQ7A5QtLfb9CpzIJl6X&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=503810