RELEVÉ DE LA COORDINATION NATIONALE DES AG ET COLLECTIFS EN LUTTE CONTRE LES RÉFORMES BLANQUER (LA CHAÎNE DES BAHUTS)
À l’Université d’Été des Enseignant.es et de l’Éducation, le mercredi 28 août 2019.
La Coordination nationale des AG et collectifs en lutte contre les réformes Blanquer, connue comme la Chaîne des Bahuts, s’est tenue le mercredi 28 août à la Cartoucherie de Vincennes, dans le cadre de l’Université d’Été des Enseignant.es et de l’Éducation en présence de 200 enseignant.e.s en provenance de 11 académies et 98 établissements et écoles.
Elle a tiré le bilan et s’est félicitée de la force du mouvement de grève contre les réformes Blanquer partout en France, qui a culminé avec le mouvement de grève reconductible des examens. Celui-ci, appelé et soutenu par un appel unitaire de l’intersyndicale du second degré, par la Chaîne des Bahuts et par les Stylos Rouges, a mis le ministre en difficulté comme jamais, le coupant définitivement d’une large partie des enseignant.e.s.
La Coordination nationale se félicite de la tenue de la première Université d’Été des Enseignant.e.s et de l’Éducation appelée par l’AG Éducation IDF interdegrés, par la Chaîne des Bahuts et par de nombreuses AG de l’Éducation, et soutenue par de nombreux syndicats au niveau national (SNES-FSU, SNESUP-FSU, CGT Éduc’action, SUD Éducation, SNFOLC, CNT-FTE, FERC-CGT), des associations pédagogiques ou disciplinaires, des collectifs de parents, des syndicats lycéens (MNL, FIDL, et UNL dont l’Université d’Été a accueilli le Conseil national), avec la participation de nombreuses personnalités, dont le co-président national de la FCPE. Elle considère l’énorme succès de fréquentation et de qualité des débats de cette Université d’Été (plus de 650 personnes à la fin du mois d’août) comme extrêmement significatif pour la remobilisation de l’Éducation à la rentrée.
La Coordination nationale des AG et collectifs en lutte contre les réformes Blanquer a débattu de la situation telle qu’elle se présente dans les différentes régions à la veille de la rentrée. Elle rappelle la nécessité de tenir partout des AG ou des heures syndicales le vendredi 30 août, jour de la prérentrée. Elle a pris en compte la force de la grève reconductible des examens et le succès de l’Université d’Été pour proposer un plan de remobilisation dès la rentrée, afin de construire un rapport de force en mesure d’imposer ses revendications :
La Coordination nationale appelle l’ensemble des établissements et écoles à se mobiliser dès le jour de la rentrée au côté des parents pour manifester leur opposition à la mise en place des réformes Blanquer, dans le premier comme le second degré. Elle apporte son soutien aux établissements et écoles qui auront décidé de se mettre en grève reconductible dès le lundi 2 septembre, et appelle à les rejoindre au plus tôt en cette rentrée pour manifester ensemble notre colère contre la politique de Blanquer et les conditions encore plus dégradées qu’elle entraîne pour les élèves et les personnels, pour construire, décider et étendre le mouvement de grève et faire en sorte qu’aucun établissement ne reste isolé dans cette remobilisation (par la « grève marchante » avec des tournées dans les établissements et écoles voisins et des délégations envers d’autres secteurs mobilisés, par la réunion des AG locales par ville, département, académie, région...).
La Coordination nationale propose aux AG à tous les niveaux ainsi qu’aux organisations syndicales de décider d’un premier temps fort d’extension de la grève dans l’Éducation le mardi 10 septembre, avec manifestations aux rectorats ou au ministère en Île-de-France, et de tenir des AG le 10 pour décider de la poursuite de la grève et de la mobilisation.
La Coordination nationale propose de réaliser l’unité entre les grèves et luttes sectorielles qui s’annoncent au mois de septembre. C’est pourquoi elle appelle à se regrouper autour de la journée du mardi 24 septembre contre la réforme des retraites, à en faire une journée de grève générale dans l’Éducation dans le cadre d’une journée de grève interprofessionnelle. Elle propose aux AG d’appeler les autres secteurs à des assemblées générales interprofessionnelles le 24, pour débattre de la poursuite de la grève.
La Coordination nationale considère aussi comme essentiels les rendez-vous des vendredi 20 septembre (mobilisation des jeunes pour le climat à laquelle appellent déjà l’UNL, le MNL, la FIDL et Youth For Climate) et samedi 21 septembre (manifestation appelée par de nombreuses organisations, dont les Gilets Jaunes, les Enseignant.e.s pour la planète, à laquelle elle propose d’inviter les parents d’élèves pour manifester au sein de cortèges Éducation).
La Coordination nationale fait plus que jamais sienne, suite aux débats sur le sujet lors de l’Université d’Été, la lutte collective contre la répression des personnels et des élèves. Elle s’oppose aux sanctions et menaces de sanctions contre les grévistes des examens, et les soutiendra par tous les moyens. Elle continuera de contribuer à la défense des enseignant.e.s sanctionné.e.s ou menacé.e.s de sanctions (à Bobigny, Orléans-Tours, Nîmes...) ou victimes de la répression policière ou judiciaire.
L’année dernière n’a cessé d’apporter son lot de surprises et de rebondissements, déjouant tous les pronostics fondés sur l’expérience de la période précédente. Pour la première fois, la grève des examens et la faute de Blanquer au moment des jurys du Bac ont consommé la rupture définitive entre le cœur de la profession et son administration.
Tous les signes à la veille de cette rentrée indiquent que le mouvement est mûr et que le feu peut redémarrer plus vite et plus fort que nos propres attentes. Blanquer n’a jamais été aussi fragilisé, il s’agit maintenant de gagner : c’est pour cela que nous avons besoin d’un plan de remobilisation à la hauteur, et c’est avec cet objectif que la Coordination nationale appelle les AG et les organisation syndicales à s’emparer partout de ses propositions.