Quel avenir pour l’éducation prioritaire ?

Contribution de SUD Education
dimanche 6 octobre 2013
par  SUD Education 92

Sur l’éducation prioritaire, le débat est mal engagé : modalités d’organisation de la
demi-journée de concertation sur l’éducation prioritaire inadmissibles au regard des
élèves, des familles, cadre contraignant et orienté de cette demi-journée, sentiment
que les dés sont pipés, le ministère affirmant qu’il n’y a pas de problème de moyens
et qu’il faut réformer à moyens constants .

Dans le rapport, « Evaluation de la politique d’éducation prioritaire », il est écrit : « Ne peut-on raisonnablement penser
[…] que la qualité de la pratique d’enseignement plus que l’effectif permet la réussite des élèves en milieu défavorisé
 ? » (p. 22). Cette concertation fixe le cadre dans lequel nous sommes autorisés à penser.

Moins de moyens, mais plus de paperasse...

Nous connaissons tous, pour la
vivre, cette évolution qui mine
nos conditions de travail. Au fur et à
mesure que sont supprimés nos
moyens, nous subissons l’inflation bureaucratique
des dossiers à remplir
(PPRE, APC...), coquilles vides qui se
substituent aux moyens supprimés et
faire-valoir pour la hiérarchie. Dans
l’immense majorité des cas ils nous
volent un temps précieux. Cette
année a connu une nouvelle inflation
de nos obligations bureaucratiques.

Les formules creuses qui se substituent
désormais aux moyens supprimés.

... et plus de concurrence

La rareté des moyens trouve désormais
une justification dans le « projet
 », formule magique qui permet de
contraindre les enseignants à perdre
le temps qu’ils pourraient consacrer
à leurs élèves pour élaborer des documents
de plus en plus chronophages.
« Des moyens selon les
besoins » laisse place à « des moyens
selon les projets ». Les enseignant-es
sup qui existent depuis 15 ans doivent
se justifier cette année par un
projet (sans aucune création de
poste). Ce qui devait tenter de réparer
les dégâts sociaux du libéralisme
se trouve à son tour organisé dans
une logique libérale. Cette évolution
promet à très court terme une nouvelle
détérioration de nos conditions
de travail.

Le problème ne résidant pas dans
les moyens supprimés, qui est
responsable de l’échec scolaire ?
Ce serait la faute aux élèves. Les enfants
des classes populaires seraient
« indisponibles pour les apprentissages
 ». C’est la réhabilitation d’un racisme
de classe. On repêche les rares (ils ne
sont pas très doués en général) qui
surnagent en internat de réussite éducative,
le tour est joué à moindre coût.

C’est la faute aux enseignants ? Et là,
nul tabou. « Les données de la recherche
montrent aussi clairement
qu’il ne serait pas pertinent de travailler
sur le nombre d’élèves par classe
en le faisant varier encore d’un ou
deux élèves. […] Les mêmes données
ont montré également l’importance
de ce qui se passe dans la classe
même, l’importance des pratiques pédagogiques
 ».

Pouvoir politique et économique,
médias asservis, tous s’accordent sur
une litanie de lieux communs concernant
l’école et les personnels.

Nos conditions de travail sont indissociables
des conditions d’enseignement
 ! Nous sommes parmi les plus
mal payés des pays de l’OCDE, parmi
ceux qui travaillent le plus ! Nous battons
des records de taux de suicide et
de dépression ! Nous nous mobilisons
pour les conditions d’apprentissage
de nos élèves et pour nos
conditions de travail.

Cela n’est jamais dit...

Pourquoi l’OCDE
note-t-elle que la France est en retard
sur l’éducation prioritaire ? La piste
gouvernementale pour les ZEP est à
moyens constants : plutôt que de
doubler les moyens partout comme
le préconise l’OCDE, on divise par
deux le nombre de ZEP ! « L’idée
étant qu’il valait mieux travailler sur
moins mais mieux ».

Les masques tombent !


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