Topo sur la dette

samedi 26 janvier 2013
par  SUD Education 92

Topo sur la dette exposé à Solidaires 92 :

Sur le terrain économique, la situation mondiale selon les critères bourgeois (croissance et
autres indicateurs économique…) est loin d’être rose. L’Europe est la région le plus touchée
par la crise actuellement, tous les indicateurs économique de la zone européenne sont
aujourd’hui au rouge. En France par exemple, le nombre d’entreprises en faillites a augmenté
de 34% depuis le début de l’année.
La Grèce dont on parle beaucoup n’est en réalité que le pays le plus avancé dans l’évolution
de la crise. En Grèce, le revenu réel des ménages a été diminué par 2 en 4 ans ; la misère, la
famine, les suicides, sont le quotidien des grecques. Le pire est qu’après 3 années de
mesures dramatiques pour la population, la dette actuelle (prétexte de ces mesures) est
identique à 2009. Depuis la crise en Grèce a été suivie par l’Espagne, le Portugal, l’Italie et
pas très loin derrière la France. La situation économique française pourrait voir très vite la
France basculer dans la même spirale que la Grèce. Même l’Allemagne n’est pas à l’abri. C’est
toute la zone Euro qui est en crise profonde. Mais le reste du monde aussi va mal.
Les USA connaissent aussi une croissance faible, et je ne parle pas de smillions de sans-logis
conséquents de la crise des « subprimes » qui a déclenché la crise actuelle. De même en
Inde, Chine, Russie, … La situation en Chine inquiète beaucoup les experts économiques car
nous sommes peut être à l’amorce d’une crise dans ce pays. Les conséquences seraient pour
la population chinoise, mais aussi par rebond sur l’ensemble de l’économie mondiale car la
Chine est le pays qui permet à l’économie mondiale de ne pas couler actuellement.
Bref, à l’heure actuelle, tous les rapports officiels (FMI, INSEE, …) montrent une situation très
préoccupante. Mais les experts, rassurons nous, annoncent une amélioration pour 2013. En
fait, les experts annoncent depuis 2008 que cela va s’améliorer dans les mois qui arrivent… et
5 ans après le début de la crise (amorcée l’été 2007), on s’enfonce par ricochet dans une
situation dramatique pour l’ensemble de la population. A l’échelle mondiale : chômage,
misère, famine, …
Aujourd’hui :

  • 20% de la population mondiale à moins de 1 € par jour pour vivre, 40% moins de
    1,75€.
  • 64 millions de personnes de plus sont devenus « pauvres » dans le monde (moins de
    1€ par jours) depuis 2008.- 200 millions ont sombré dans la misère à cause de la hausse des prix de denrées
    alimentaires.
  • 1 milliard de personnes sous-alimentés.
  • 50 millions d’emplois perdus en 4 ans à l’échelle mondial. Pour les jeunes, le taux de
    chômage est de proche de 50% en Grèce et en Espagne.
  • Développement de la précarité généralisée, avec des salaires faibles. 19 des 27 pays
    européens ont assouplis les mesures de licenciements.
  • Blocage ou baisse des salaires pour les fonctionnaires dans 22 des 27 pays
    européens.
  • Diminution des fonctionnaires en France, mais aussi en Italie (-10%), en Grèce
    (licenciements).
  • Développement de travailleurs pauvres, notamment en Allemagne par exemple où
    les salaires réels diminuent de façon importante depuis les mesures du gvnt de
    gauche Schroder au début des années 2000. En France l’INSEE prévoit une baisse des
    revenus des ménages en 2012 conséquente de la hausse fiscale, salaire stagnants,
    prix en hausses.
  • Détérioration de l’accès au soin, l’évolution la pire étant en Grèce mais pas
    seulement. En France par exemple, on connait une telle détérioration avec
    l’émergence de problèmes sanitaires du XIXème siècle comme la tuberculose.
  • Accès à l’éducation plus difficile, ce qui explique les mouvements étudiants en GB,
    Quebec, Chili, …
  • Augmentation des taxes sur les salaires (France via la CSG, Espagne, …) et diminution
    des taxes patronales. Il y a une augmentation de la TVA dans bcp de pays, l’impot le
    plus injuste car que l’on soit riche ou pauvre on paye la même chose. Cela fait
    diminuer de façon moins visible le pouvoir d’achat.
  • Et je ne parle pas de la dégradation des conditions de travail, avec une intensification
    de celui-ci, des chefs formés aux techniques modernes de management, avec à la clé
    des suicides qui ne sont en fait que la partie émergée d’un iceberg de souffrance
    généralisée.
    Mais ce n’est pas la crise pour tout le monde.
  • 0,5% de la population concentre 36% des richesses.- Le nombre de millardaires a été multiplié par 2,5 en 10 ans. Leur patrimoine par 3.
  • Si on ne s’en prenait qu’aux milliardaires, 1200 personnes, 2% de leur patrimoine
    permettrait d’assurer les besoins fondamentaux à toute la population mondiale.
  • Si on s’en prenait aux millionnaires (les pauvres des plus riches), ils sont 10 millions
    dans le monde (0,5% de la population), 0,2% de leur patrimoine permettrait d’assurer
    les besoins fondamentaux à toute la population mondiale.
    Donc cela devrait être évident pour tout le monde au regard de la situation vécue : on arrête
    la catastrophe actuelle, on exproprie les bourgeois, on organise la société avec les moyens
    techniques et scientifiques modernes pour que l’organisation sociale réponde aux besoins
    des gens et non aux intérêts financiers d’une extrême minorité (c’est-à-dire que les 99%
    expulsent les 1% de parasites, comme le dénonçait les manifestant de Wall street). Comme
    on le sait, ce n’est pas vraiment la direction politique actuelle.
    Pour la France, le nouveau gouvernement qui promettait le changement pratique le fameux
    slogan de Pompidou en 1969 : « le changement dans la continuité ». Il continue, parfois en
    pire, ce que Sarkozy et ses prédécesseurs avaient commencé (car rappelons que le
    gouvernement Jospin entre 1997 et 2002 avait fait pire que les gouvernements de droite
    antérieurs).
    Le gvnt de gauche prévoit d’aider les entreprises en allégeant les charges sociales pour
    « gagner en compétitivité »… et en reportant cela sur la population via la CSG. L’Etat a créé
    des contrats financés en grande partie par l’Etat (« contrat avenir », « contrat génération »),
    donc des salariés quasiment gratuits pour les patrons.
    Il y a des mesures symboliques, comme l’impôt à 75% pour les plus riches. Mais c’est une
    façade : ce sera un impôt pour 2 ans, qui ne touche 1500 personnes, et taxera leurs revenus
    d’ « activité » (salaire), soit 20% de leurs revenus. Et encore sur la tranche au-dessus. Bref,
    210 millions de gains pour l’Etat.
    L’Etat avait prévu une refonte de la taxation lors de la transition des entreprises. En effet, le
    « capital » est taxé à 19%, soit bcp moins que les salaires pour un revenu identique. Les
    patrons, les fameux « pigeons » (on devrait les appeler les « vautours »), se sont révoltés en
    en quelques jours ils ont gagné, sans faire grève, juste en écrivant une pétition. Imaginez s’il
    suffisait d’une pétition pour obtenir en 2 jours une augmentation de vos salaires !Anorld Schwarzenegger, qui est un politicien de droite dure, il serait en France entre le FN et
    l’UMP, a salué la semaine dernière la politique de rigueur de François Hollande. Serge
    Dassault avait déjà salué la politique de Manuel Valls.
    Bref, les amis du gouvernement symbolisent plus que tout le reste que ce gouvernement ne
    fera rien pour nous mais continuera ses attaques.
    Bref, la crise actuelle est le prétexte pour tous les gouvernements d’imposer des mesures qui
    attaquent les acquis sociaux, démantèle les services publics, précarise la population et
    abandonne à son triste sort la fraction la plus pauvre écartée de l’exploitation (malade, vieux,
    handicapés, …). Toutes les politiques actuelles ne s’attaquent pas à la racine du mal, le
    capitalisme et sa dégénérescence financière, mais prend prétexte de la crise pour imposer
    des mesures qui ne feront qu’accroitre en pire la situation actuelle.
    Ce n’est que l’aggravation de la politique menée depuis 30 ans par les différents
    gouvernements dans le monde, avec son lot de guerre, de misère, et de détérioration de la
    vie de tout le monde. Leur objectif est que nous devenions « compétitifs », c’est-à-dire
    « rentables » selon leurs critères à eux. Ils veulent nous amener à vivre ce que la classe
    ouvrière chinoise subit : des conditions de travail et de vie déplorables sous une dictature
    politique (pour exemple l’aggravation de la répression syndicale actuelle en France), avec un
    service public réduit au néant, c’est-à-dire avec un accès aux soins, à la culture et à
    l’éducation privatisés et très chers.
    Dire que l’Europe plonge vers le tiers monde n’est pas que des mots. La société Unilever,
    géant de l’agroalimentaire, a annoncé avoir commencé à recourir en Europe à la stratégie
    commerciale qu’elle utilise dans le « tiers monde. ». Le patron pour l’Europe du groupe a
    déclaré que la décision avait été prise parce que « la pauvreté revient en Europe. ». Le
    groupe commencerait à produire pour le marché européen les conditionnements plus petits
    et moins chers qu’il vend en Afrique et en Asie. « En Indonésie, nous vendons pour deux à
    trois centimes des paquets individuels de shampoing et nous faisons encore des profits
    convenables, » a-t-il dit.
    La dynamique du capitalisme est aberrante, tant sur le plan social qu’écologique. L’économie
    est dominée par quelques grands groupes qui imposent leur loi. 700 entreprises contrôlent
    80% de l’économie. L’économie fonctionne pour les riches. 99,8% des échanges économiques
    sont de la spéculation, qui est la base de l’enrichissement des plus riches. Arnaud, celui quiveut devenir Belge, est la 1ère fortune de France avec 30 Md €. Sa fortune double tous les 2
    ans (le SMIC toute les secondes). Ses revenus sont de 1 millions €/jour par ses dividendes.
    La famille Peugeot qui pleure : L’entreprise Peugeot possédait au 30 juin 2012 11 Md€ de
    capacité financière, dont 7,5 Mds € de trésorerie et de 1,3 Mds € d’actif financier. Donc très
    loin de la faillite. Peugeot a dépensé ses dernières année 6 Mds € de rachats d’actions pour
    le bénéfice des actionnaires plutôt que d’investir pour soulager le travail de ses ouvriers.
    Mais le secteur voiture de représente que 35% du holding de Peugeot, la FFP. La FFP est
    actionnaire, je ne cite que quelques groupes de : Seb (235 millions de bénéfices en 2011),
    Hermès (421 millions de bénéfices), Ipsos (86 millions de bénéfices), Zodiac aerospace (237,3
    millions de bénéfices), Orpéa (89,4 millions de bénéfices), Sanef -Abertis (600 millions de
    bénéfices, CID (58,2 millions de bénéfices), DKSH (238 millions de bénéfices), etc. Avec les
    dividendes et jetons de présence aux Conseil d’Administrations, la famille Peugeot ne souffre
    pas de la misère. Et l’Etat serait apparemment en train de préparer une aide de 4 Mds € pour
    l banque de Peugeot, qui pourtant se porte très bien.
    Comme le dit cyniquement Warren Buffet (parmi les 3 plus grosses fortunes mondiales) : « Il
    y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène
    cette guerre, et nous sommes en train de la gagner »
    Le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) et le MES (Mécanisme
    Européen de Stabilité), approuvé par la France grâce à la gauche, révèlent la direction
    actuelle de la politique de nos gouvernements. Une structure européenne, nommée et non
    élue décidera de la politique en cas de crise financière (ce qui est le cas actuellement). Elle
    pourra imposer aux états des mesures économiques draconiennes sous peine de sanctions.
    Certains disent que nous perdons notre souveraineté. En fait, nous n’étions pas les décideurs
    avant. Cela fait des décennies que les gouvernements successifs mènent une politique contre
    nous, sans demander notre avis, et malgré nos protestations comme lors du mouvement sur
    les retraites de 2010. Mais maintenant, il y aura une structure composée de bureaucrates à
    la solde des grands groupes financiers qui apparait hors de portée des populations et qui
    pourra justifier les politiques dramatiques comme en Grèce en dédouanant les
    gouvernements. Bref, on sera en politique un peu comme en économie, face à des ennemis
    invisibles, sans trop savoir à qui s’en prendre. Nos patrons disent : « Je n’y peux rien, on a été
    racheté, ce sont les fonds de pensions qui décident ». Nos gouvernements diront, « c’est la
    Commission européenne qui décide ».Cela n’est pas par hasard si les différents gouvernements s’empressent de faire passer ce
    traité. Tous les gouvernements, de gauche ou de droite, craignent avant tout la révolte
    populaire et veulent s’en prémunir.
    En effet, si la bourgeoisie mène son offensive pour nous imposer des conditions de vie digne
    du moyen-âge, les couches populaires réagissent. Mais les médias en parlent peu.
    Par exemple, lors d’une réunion contre le traité européen où j’étais il y a 15 jours, un
    assistant disait ce que beaucoup de gens pensent : « les grecs et les espagnols ne réagissent
    pas, ils se laissent faire ». Or c’est faux, mais les médias ne parlent quasiment jamais des
    luttes des travailleurs.
    En Grèce les luttes ont éclatées en décembre 2008 après l’assassinat d’un jeune par la police
    qui ont généré des émeutes jamais vues. On parlait alors de cette jeunesse à 750 €, sans
    perspective, depuis c’est devenu un cauchemar pour eux. Bcp seraient heureux d’avoir 750 €
    par mois aujourd’hui. Les luttes sociales en Grèce connurent beaucoup de moments
    importants depuis 2010, début de la politique d’austérité : grève générale en mai 2010, en
    décembre 2010, juin 2011. La fête nationale d’octobre 2011 a vu des scènes assez
    inimaginables, les officiels dont le 1er ministre Papandréou obligé de quitter les défilés
    officiels sous les hués de la population. Imaginer Sarkozy ou Hollande devant quitter le défilé
    du 14 juillet à cause d’une manifestation ! De nouveau 3 jours de grèves générales en février
    2012, et de nouveau le 26 septembre dernier.
    Mais au-delà des grèves générales, il y a beaucoup de grèves locales, d’action de
    réappropriation de l’outil de travail (des journaux, hôpitaux, …).
    Au-delà de la Grèce, pour rester en Europe, bien des pays connaissent des mouvements
    sociaux importants.
    Le Portugal a connu les 15 et 21 septembre derniers des manifestations contre les mesures
    d’austérité imposées par la même Troïka qui sévit en Grèce (la Commission Européenne, la
    Banque Centrale Européenne et le FMI), ce sont les manifestations au Portugal plus
    importantes jamais vues, plus importantes que lors de la révolution de 1974. Le 29
    septembre, il y a eu des manifestations en Espagne pour les mêmes raisons. Ces deux pays
    connaitront le 14 novembre prochain une grève générale. L’Italie connait aussi une agitation
    sociale. Des grèves radicales importantes ont eu lieu ces derniers mois, mais encore isolées
    les unes des autres, un peu comme en France. En Allemagne, des manifestations, petites, onteu lieu dans 40 villes le 29 septembre… pour les mêmes raisons. Nous ne sommes pas à la
    veille d’une révolution en Europe, mais il est notable de constater que partout les travailleurs
    réagissent, avec des forces différentes selon les pays, pour les mêmes raisons. Au-delà de
    l’Europe, il y a une agitation importante. Je ne vais pas faire le tour du monde des luttes, j’en
    serai incapable, mais je vais évoquer des luttes symboliques.
    Ces dernières semaines on a connu des grèves importantes en Afrique du Sud pour les
    salaires dans les mines, avec des affrontements violent avec la police et des dizaines de
    morts. Ces grèves continuent actuellement.
    De même en Chine, des grèves importantes existent, avec souvent des affrontements
    violents. Il est tjs difficile de savoir ce qui se passe en Chine même si des réseaux militants
    portent l’information en dehors. Les 23 et 24 septembre, il y a eu par exemple des émeutes
    dans les usines Foxconn où 80 000 ouvriers travaillent pour fabriquer l’Iphone 5.
    Toujours en Asie, au Bangladesh, il y a eu fin juillet plusieurs jours d’affrontements entre les
    ouvriers du textile (les moins bien payés au monde, moins de 20 € par mois) et la police pour
    des revendications salariales. Symboliquement, les USA ne sont pas épargnés. Une grève à
    Chicago a été menée par des milliers d’enseignants pour les salaires récemment.
    Les luttes ne datent pas de la crise actuelle car cette crise n’est qu’une généralisation de
    crises ponctuelles que le capitalisme connait depuis 30 ans. L’Amérique latine connait ainsi
    depuis 10 ans une vague de lutte, comme en Argentine en 2001. Des gouvernements que
    l’on peut dire « radicaux », comme au Vénézuéla avec Chavez ou en Bolivie avec Morales, ont
    été élues suite à la radicalisaiton de la population et ont imposé des mesures de défense de
    la population. Comme quoi c’est largement possible. Mais le plus important n’est pas dans
    ces gouvernements, mais dans la multitude de luttes et actions concrètes portées par la
    population, comme au Chiapas au Mexique avec le sous Commando Marcos comme
    représentant le plus populaire.
    Je vais maintenant rapporter aussi ce qui se passe dans le monde arabe. On a beaucoup
    parlé des manifestations ces dernières semaines contre le film, un navet parait-il, dénigrant
    Mahomet. En fait, ces manifestations ont été très faibles voire inexistantes dans la plupart
    des pays. Par exemple le journal le monde montrait une photo d’une manifestation
    d’intégristes musulmans en France… où il n’y avait que 2 personnes. Imaginez si le Journal Le
    Monde parlait de toutes nos grèves et manifestations où il y a au moins deux personnes. Les médias ciblent consciemment ce qu’ils veulent nous montrer et nous faire croire. Cette
    volonté de montrer le monde musulman comme fanatique religieux cherche à masquer une
    autre réalité. Le monde arabe a connu une révolution populaire imprévue il y a deux ans. Des
    dictateurs soutenus par les grandes puissances occidentales, et avant tout la France, sont
    tombés. On veut absolument nous faire croire que la situation sociale dans ces pays est
    redevenue calme et que le seul problème est le fanatisme musulman, pour nous faire croire
    qu’en fait que ces pays, sous les dictateur Ben Ali ou Moubarak, étaient mieux lotis
    qu’aujourd’hui.
    En Tunisie, il n’y a pas une journée sans qu’il y ait un secteur en grève. Le ministère de
    l’intérieur dit qu’il y a « 15 « sit-in » et 8 routes coupées quotidiennement ». Des grèves de
    bassins miniers, d’employés de grandes surfaces comme Carrefour, … sont fréquentes.
    En Egypte, pays très important (bien plus que la Tunisie), la situation sociale est au même
    niveau. L’Egypte connait depuis 1 an et demi une agitation sociale sans précédent :
    manifestation, pétition, occupation d’usine ou de places, avec plein d’initiatives de la
    population. Le 25 janvier dernier, 1 million de personne ont manifesté place Tahir où les
    islamistes ont été conspué car complices du gouvernement actuel.
    Electoralement, le vote islamiste radical a nettement reculé lors des élections présidentielles
    de juin dernier. Dans bien des syndicats, les islamistes radicaux reculent aussi. Et sans fraude
    électorales, certainement que ce serait un socialiste nasserien, Hamdeen Sabbani (en gros le
    Mélanchon egypien) qui aurait été élu aux dernières présidentielles.
    Des grèves éclatent dans tous les secteurs. Il y a eu récemment une grève générale des
    instituteurs ; l’agitation et les grèves ont gagné les enseignants du secondaire et du supérieur
    avec 130 000 enseignants et 14 universités en grève, les étudiants, les conducteurs de bus du
    Caire et les employés des transports publics, les stewards et hôtesses de l’air et un certain
    nombre de secteurs ouvriers comme la sidérurgie ou les employés du canal
    de Suez, des médecins égyptiens avec un comité central de grève réunissant 540 hôpitaux
    d’Egypte, tout cela sur fond de protestations contre les hausses des prix et les pénuries de
    produits de base. Il y a eu en septembre 300 grèves en Egypte, le record pour l’année 2012.
    On pourrait faire le tour du monde, on verrait partout les mêmes attaques des bourgeois, et
    les mêmes réactions, à des niveaux différents, de la population.Pour conclure, la situation de crises amène des tensions sociales et des tensions
    nationalistes. Il y a une montée de l’extrême droite comme en France, en Grèce (« Aube
    dorée »). Mais aussi des tensions nationalistes en Asie, notamment entre le Japon et la
    Chine, qui pourraient tendre vers des conflits armés car la bourgeoisie ne connait en général
    pas d’autres moyens de sortir des crises et des rapports de force que par la guerre.
    Mais il y a aussi pleins de révoltes. Les travailleurs, mais au-dela « les indignés », « occup wall
    street », … Il y a les moyens de communications dont se saisissent notamment les jeunes ; la
    solidarité qui va de la place Tahir à l’Espagne puis à Wall street. Il y a surtout une
    modification du monde par son urbanisation. Des villes immenses ont émergé dans le
    monde, avec une uniformisation de la misère d’un côté et le la richesse de l’autre. Toutes les
    villes se ressemblent, avec la richesse qui côtoie la misère. Il y a le même un rejet des
    instituions traditionnelles, en Egypte par exemple le taux d’abstention a été de 58% lors des
    dernières élections présidentielles au premier tour, et bien plus au second, il y a l’émergence
    de nouveaux mouvements qui surprennent comme les « indignés ».
    Si la bourgeoisie veut tous nous amener à vivre comme le tiers-monde, le tiers monde, avec
    ses révoltés notamment dans le monde arabe, montre que l’avenir n’est pas forcément celui
    qu’ils croient nous réserver.
    Tout cela est assez loin de nos préoccupations journalières, de travail, du chef qui nous
    emmerde, des salaires trop bas. Mais il faut bien voir que ce que nous subissons à petites
    échelles n’est que le reflet d’une évolution globale de la société qui nous emmène
    consciemment dans une sorte de barbarie généralisée. Mais il y a de l’autre, nos petites
    luttes, petites grèves, pétitions, … qui s’inscrivent dans un mouvement de lutte bien plus
    global dès que l’on prend du recul. La grande différence, c’est que les bourgeois discutent
    entre eux à l’échelle mondiale, alors que nous, nous restons le plus souvent ignorants de ce
    qui se passe au-delà de notre boite. Ce ne sera pas facile de réussir à organiser cette
    coordination intercatégorielle, et au-delà internationale, mais bon Solidaires 92 c’est déjà un
    début non ?


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