Non à la décentralisation ! Déclaration de SUD éducation au Comité Technique Paritaire de la région Ile de France du 10 décembre 2012.

mardi 15 janvier 2013
par  SUD Education 92

Force est de constater que les actes précédents
de la décentralisation ont lourdement impacté la
situation des personnels :

  • les agents des lycées ont perdu leur droit à
    mutation
  • ils ont aussi perdu trois semaines de congés
    annuels, et très récemment en IDF, les jours fériés
    décomptés comme jours de travail,
  • ils ont enfin vu disparaître définitivement la pause
    méridienne décomptée comme temps de travail.

Parallèlement, la décentralisation n’a fait que
confirmer la politique enclenchée par l’État en
matière de diminution des effectifs des agents des
lycées. Le personnel manque quasiment dans tous
les établissements et les arrêts de travail sont très
peu remplacés. Face à l’augmentation
considérable des effectifs de la collectivité due à
l’intégration des agents techniques des
établissements, les services administratifs du
siège se retrouvent aussi sous une pression
constante du fait d’un manque de personnel
évident. Les personnels font l’expérience de la
dégradation de leurs condition de travail au mépris
de leur santé et des dangers que cela leur fait
encourir.

Les disparités territoriales sont grandes, les écarts
de financement vont de 1 à 1 0. Ainsi, le rapport de
la concertation sur la« refondation de l’école » les
explique par : « les différences de ressources,
l’état du parc immobilier des établissements et
l’évolution des effectifs des élèves en âge scolaire
mais aussi par des différences nettes en termes de
priorités politiques. » Les collectivités territoriales
ont une lourde responsabilité puisque d’après ce
même rapport officiel elles « participent désormais
à hauteur de 25 % environ à la dépense intérieure
d’éducation contre 1 4 % en 1 980 » et que tout cela
se fait sans régulation nationale.

Multiplier les employeurs dans la fonction publique,
diversifier les situations territoriales, participe d’une
volonté de division des personnels, on reconnaît là
une vieille pratique quotidiennement renouvelée
par les employeurs.

Avec la décentralisation, c’est une pratique
managériale qui est importée du privé au sein de
la fonction publique et qui permet de comprendre
que la privatisation des services avance à grands
pas.

Acte III de la décentralisation

C’est donc forte de ce mauvais bilan que cette
politique de décentralisation est encore poussée
en avant.

Avec l’acte III de la décentralisation, il s’agit de
mettre les établissements d’enseignement plus
finement au service du patronat national et local à
travers la mainmise de la collectivité sur ces
mêmes établissements, collectivité elle-même
évidemment très liée au patronat du bassin
d’emploi.

Le rapport de la concertation sur la « refondation
de l’école » qui prône le transfert du service public
d’orientation, l’élaboration d’une carte des
formations professionnelles pilotée par la région et
adaptée au mieux « aux enjeux du développement
économique et de l’emploi considérés tant du point
de vue national que régional » ne dit pas autre
chose.

L’avenir des lycées professionnels comme celui
des centres de formation en dépend donc
directement, et par ricochet, celui aussi des
personnels de ces établissements, qui selon leur
branche, prioritaire ou non en termes d’emploi
local, trouveront des postes ou se feront muter ou
carrément remercier.

Le projet éducatif territorial, l’élargissement du
contrat d’objectifs mis en place par le précédent
gouvernement, « pour aller vers un contrat pluriannuel
d’objectifs et de moyens tripartite », signent
l’éclatement du service public d’éducation en le
régionalisant et en le soumettant quasi directement
aux impératifs économiques locaux.

L’école passe ainsi sous la coupe du patronat du
bassin d’emploi.

Ce n’est pas notre conception de l’école. Nous
nous battons contre la mainmise patronale, pour
une école qui ne soit pas confondue avec la
préparation aux métiers et qui n’ait pas pour
objectif de fournir une main d’œuvre formatée,
simplement employable et jetable selon les aléas
de la concurrence économique.

Nous nous battons donc syndicalement contre ces
différents actes de décentralisation non par
préférence pour un quelconque centralisme
étatique, mais bien parce qu’ils constituent les
différentes étapes de la privatisation des services.
Placer l’école sous l’influence quasi directe des
intérêts conjoncturels du patronat et multiplier les
marchés avec les entreprises privées pour se
substituer aux service public défaillant constituent
les deux voies principales de privatisation des
services et, en conséquence, de la casse du
service public.


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