Les 5000 précaires de Darcos : une très grave agression contre la Vie scolaire et le Service social !

mercredi 28 janvier 2009
par  SUD Education 92

Dans le grand projet gouvernemental de démantèlement du service public, une nouvelle étape vient d’être franchie. Avec l’annonce mercredi 21 janvier 2009 du « recrutement de 5000 agents, en emploi aidé pour prévenir les familles de l’absence de leurs enfants », DARCOS affiche son mépris pour les Conseillers principaux d’éducation, chargés au quotidien du suivi des élèves et du contrôle des absences.

Le Ministre découvre que « l’absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l’échec scolaire, lequel mine l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ». On s’étonnera d’une telle déclaration ! C’est en effet à des centaines de suppressions de postes de CPE et à la baisse drastique des postes aux concours auxquelles il se livre depuis qu’il est aux affaires. Or ces personnels, recrutés après un concours particulièrement exigeant, sont justement formés à la délicate mission de prévenir le fléau de l’absentéisme dont DARCOS fait mine de s’émouvoir.

En précisant que "les solutions actuelles pour y remédier ne fonctionnent pas », il dénigre le travail quotidien des Vies scolaires et des Services sociaux scolaires. Il dissimule, sous ce mépris dont il est coutumier, les innombrables réussites obtenues auprès des élèves en difficulté, dans des conditions de travail pourtant sans cesse dégradées.

La création d’un nouvel emploi précaire, recruté sur critères sociaux, payés 400 euros mensuels pour une période de 6 mois, n’est en aucune façon une réponse adaptée à la situation. Ou bien c’est affirmer que les métiers de l’éducation ne nécessite, ni ne mérite de qualification particulière ! Pourtant même un contact téléphonique avec des familles n’a rien d’anodin. C’est un acte professionnel nécessitant la mise en œuvre de connaissances, de qualités d’analyse et de propositions et naturellement fondé sur l’établissement d’une relation durable avec les familles.
La Vie scolaire n’est pas une plate-forme téléphonique ni un centre d’appel, nouveaux modèles semble-t-il du ministre de la Démolition nationale. Et, nouveau scandale, les « médiateurs » seront les seuls, avec l’assistante sociale scolaire, à pouvoir se rendre au domicile des familles !

DARCOS prévoit pourtant dans sa grande lucidité (!)- que ces « médiateurs (…) seront opérationnels dès le mois de mars" ! ! Et le ministre compte-t-il organiser des stages de formations tous les 6 mois afin de former des personnes dont les acquis ne seront pas transférables ailleurs ?

Les procédures de ce type, mises en place notamment dans les Hauts-de-Seine, n’ont abouti qu’à la désorganisation et à la multiplication du nombre d’interlocuteurs rendant plus difficile la communication avec les parents.
L’Education nationale est pourtant dotée, en principe, de tous les personnels, compétents et formés (assistantes sociales mais aussi infirmières, médecins, conseillers d’orientation-psychologues...). Mais SARKOZY-DARCOS les suppriment peu à peu des établissements.

Depuis l’an dernier de nombreux établissements sont entrés en lutte pour préserver ou obtenir des postes de CPE et d’assistants d’éducation. Ces jours-ci encore, au collège Paul Langevin de Drancy, les parents, inquiets pour la sécurité des élèves, mènent une opération « collège désert » depuis lundi, afin d’obtenir un deuxième CPE. L’Inspection académique fait preuve de tout autant de dédain qu’à l’égard de ses personnels en déclarant que « la revendication est totalement démesurée » ! Et, plutôt qu’un poste de CPE, veut imposer un audit de la Vie scolaire !

Cette mesure s’inscrit clairement dans la stigmatisation des familles des quartiers populaires, sans que la misère économique et sociale ne soit le moins du monde évoquée comme cause des difficultés des élèves.

Rappelons, enfin, que la tactique gouvernementale de démantèlement se fait par catégorie. La décentralisation des personnels TOS (effective depuis janvier), la destruction des MI-SE , remplacés par les assistants d’éducation (précarisés), l’attaque sur le lycée professionnel, la disparition du RASED en primaire correspondant avec les nouvelles interventions d’assistants pédagogiques (emploi précaire pour une qualification au niveau licence) pour s’occuper des élèves en difficulté du primaire, les primes allouées au enseignants ayant acceptés les heures supplémentaires...

ÇA SUFFIT ! NOUS NE SOMMES PAS DUPES, ET NOUS ALLONS NOUS BATTRE !

Nous revendiquons :

  • un métier centré sur le suivi individuel et collectif de l’élève, une Vie Scolaire qui puisse lutter efficacement contre les ruptures et l’exclusion scolaires et sociales.
  • des moyens humains augmentés : recrutement massif de CPE, pas d’établissement sans CPE, un poste pour 200 élèves,
  • une formation initiale et continue ambitieuse et autogérée pour tous les personnels de la Vie Scolaire
  • des équipes d’étudiants-surveillants en nombre suffisant et exerçant dans des conditions de travail et de rémunération améliorées.
  • du temps de concertation interne, mais aussi avec les autres personnels (enseignants, médico-sociaux, COP...) dans des réunions de synthèse formalisées.
  • l’arrêt de toutes les mesures sécuritaires à l’école (collaboration avec les services de répression, video-surveillance, fichage des élèves...)

SUD-éducation appelle au refus des 5000 précaires DARCOS-AMARA. Nous appelons les collègues à se réunir par établissements, villes, départements pour débattre de la réplique collective à cette agression caractérisée contre notre métier et contre le Service public d’éducation.


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