De la crise financière à la dictature financière

lundi 9 janvier 2012
par  SUD Education 92

Alors que le 27 octobre dernier les marchés
financiers accueillaient avec euphorie le plan de
sauvetage de la zone euro et la perspective de
se nourrir un peu plus sur le dos des peuples,
Georges Papandréou annonçait le lendemain la
tenue d’un référendum populaire en Grèce pour
soumettre à l’avis du peuple la politique de
rigueur que lui imposent les instances européennes.
La réaction des marchés ne s’est pas
faite attendre : chute brutale sur toutes les places
mondiales. Papandréou, pourtant un ami
des marchés, qui fut porté au pouvoir démocratiquement,
a immédiatement été convié à quitter
le gouvernement et à laisser sa place à un
homme de confiance : Lucas Papademos, longtemps
dirigeant de la banque centrale grecque,
vice-président de la BCE de 2002 à 2010. A t-il
été nommé à ce poste par une procédure démocratique
 ? Non, l’urgence de la crise justifie sa
nomination.

Le 12 novembre dernier, Silvio Berlusconi
annonce sa démission : est-il enfin rattrapé par
la justice pour ses frasques sexuelles ou mafieuses
 ? Non, il s’y est vu contraint en échange de
l’adoption par le parlement italien de mesures
économiques destinées à rassurer les marchés
et ses partenaires internationaux. Berlusconi,
qui malgré le rejet dont il fait l’objet en Italie, fut
élu démocratiquement, se voit remplacé par
Mario Monti, économiste, commissaire européen
en charge de la concurrence et, à ce titre, croisé
de la dérégulation des marchés européens. A-til
été nommé à ce poste par une procédure
démocratique ? Non, la nécessité de rassurer les
marchés tient lieu de scrutin.

On peut ajouter à ce panorama, la nomination
à la tête de la BCE de Mario Draghi, viceprésident
de Goldmann Sachs Europe et qui
aida la Grèce à maquiller ses comptes, la pression
faite par les marchés pour la tenue d’élections
anticipées en Espagne qui ont vu la défaite
des socialistes, comme cela fut le cas en Irlande
en 2010 pour Brian Cowen, contraint à la démission.
C’est bien à un coup d’état des marchés
financiers auquel on assiste un peu partout en
Europe, un effacement des procédures démocratiques
justifié par l’urgence de la crise et qui
permettra jusqu’à la tenue de prochaines élections
(car il faudra bien rejouer la farce démocratique
à un certain moment) la mise en place
de plans d’austérité, de privatisations ou autre
règle d’or.

Et pendant la crise, les affaires continuent,
les banques et leurs alliés gouvernementaux,
qui sont à l’origine de cette crise, entendent
bien poursuivre, à l’abri de tout contrôle populaire
et démocratique, leur travail de privatisation
des services publics et la liquidation des
solidarités issues des conquêtes sociales et cette
crise providentielle les justifie aux yeux de
l’homme de la rue.

On le sait, le capitalisme polymorphe se
nourrit de toutes les misères des peuples et de
toutes les guerres : on l’a vu à travers l’histoire
se nourrir du colonialisme, du fascisme, de
l’après communisme... Il est prêt à tout pour se
survivre, la dictature ne lui fait pas peur !


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