En mars 2010, le ministère annonçait la pérennisation et la stabilisation du paysage institutionnel des RASED. La sédentarisation des enseignant- es « hors classe » : enseignant-es spécialisé RASED, coordinateur et animateur pédagogique, personnels affectés à d’autres fonctions… Le désengagement et la casse du gouvernement met à mal le service public d’éducation. En effet, puisque le dogme, prôné par le gouvernement et son président, du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite « doit » s’appliquer, il faut alors trouver des marges de manœuvre au détriment de la qualité du service public d’éducation. Le service public d’éducation n’est plus vu qu’en termes de « leviers d’emplois » ou autre « gisements d’efficience ». En clair : faisons fi de la pédagogie et des préoccupations des parents et des élèves et cherchons à supprimer des postes.
L’exemple de la gestion actuelle des RASED en est une illustration dramatique. Après avoir saupoudré des aides ponctuelles et à la carte, surchargé la journée scolaire des élèves les plus fragiles, démantelé les RASED, externalisé l’échec scolaire, dénigré les enseignant-es des RASED, en mai 2010, le scénario se précise et prévoit la suppression des maîtres G, des maîtres E, et même la disparition des psychologues scolaires, ceux-ci étant aujourd’hui transférés au Conseil Régional. Les services de la MDPH croulent sous la demande des parents. Les délais d’attente sont énormes et les services de PMI ne sont plus à même de répondre à tous les besoins de ces enfants. Les AVS ( assistant-es de vie scolaire) déjà en nombre insuffisant et sans formation, démissionnent face aux difficultés de ces emplois , d’autant plus qu’il s’agit d’emplois précaires.
L’institution flanche, les enseignant-es sont débordés et se désolent de ne pouvoir accompagner comme il se devrait ce public particulier. L’aide personnalisée a été imposée mais elle n’est qu’un leurre, qui rationnent les moyens et nous savons tous que seule une structure comme le RASED peut permettre à ces élèves en difficulté de prendre goût et de progresser à l’école.