La grève. Numéro 19 – 3 novembre

La grève Numéro 19 – 3 novembre GREVE interprofessionnelle et nationale pour le retrait du projet de loi sur les retraites
mercredi 3 novembre 2010
par  SUD Education 92


Ne lâchons rien ! Amplifions la mobilisation !

Tous et toutes dans la rue le 6 novembre !

Cette loi, même votée, reste illégitime et sera contestée pour de nombreuses raisons : la façon dont elle a été décidée,
l’affairisme qui l’entoure, son rejet massif par la population et toutes les organisations syndicales, la dureté du contenu.

Une procédure de décision inadmissible

Promesse électorale non tenue : le Président de la
République s’est fait élire sur le mandat clair de ne pas
toucher au « droit à la retraite à 60 ans ». A l’insistance du
Medef pour reporter l’âge de départ, il répondait « ce n’est
pas un engagement que j’ai pris devant les français, je n’ai donc pas
mandat pour cela ».

Pas de négociation avec les syndicats : en juin 2009,
N. Sarkozy annonçait cette contre-réforme en promettant
que tout serait sur la table, puis E. Woerth engage un
semblant de négociations en avril 2010, n’écoute rien et
annonce qu’il n’est pas question d’augmenter les cotisations
sociales, mesure pourtant mise en avant dans le rapport du
COR d’avril comme la plus efficace pour équilibrer les
comptes des retraites. En juin, les trois axes du projet de loi
sont affirmés : report de 2 ans des âges du droit au départ et
du départ à taux plein, allongement de la durée de cotisation.
La patronne du Medef se vante d’en être la marraine. Ces 3
axes, à l’effet cumulatif très dur, ne bougeront pas malgré
l’opposition unanime des organisations syndicales et d’une
grosse majorité de la population.

Débat parlementaire bâclé : celui de l’Assemblée nationale
a été stoppé avant la fin, celui du Sénat écourté, et la réunion
des deux chambres a survolé en 4 heures un texte aussi
dense. Pire : à la dernière minute, un amendement annonce
une discussion dès 2013 pour une « réforme systémique »,
visant à introduire un système par points ou comptes
notionnels, c’est-à-dire une nouvelle régression sociale.

Une contre-réforme plongée dans l’affairisme

Les affaires Woerth Bettencourt et les pressions sur la
justice restent suffisamment ancrées dans les esprits pour
nous contenter de les citer. Un peu moins connu, la presse a
révélé le rôle joué par Guillaume, le frère de Nicolas
Sarkozy. Devenu PDG du groupe fusionné Malakoff
Médéric, il a créé Sevriena, société d’épargne-retraite, avec
la CNP Assurances, filiale de l’officielle Caisse des dépôts.
En janvier 2011, il espère engranger un marché estimé entre
40 et 110 milliards par an. L’un fait passer une contreréforme
amplifiant les fonds d’une retraite par capitalisation,
dans le même temps, l’autre crée une société pour engranger
ces fonds…

Un mouvement social historique

Historique : ce mot est revenu en force dans toutes
les villes en constatant l’ampleur des centaines de
manifestations réunissant des millions de
personnes.

Ces temps forts se sont complétés, presque partout,
d’actions ponctuelles de blocages, d’informations,
d’actions interprofessionnelles décidées dans
l’unité. La grève reconductible a tenu dans
plusieurs secteurs, notamment les transports et les
raffineries. Les sondages répétés ont montré
l’appui majoritaire de la population : contre le
projet de loi et son contenu, pour soutenir les
grèves et manifestations ainsi que les actions
multiformes décidées localement.

Tout ceci révèle une lame de fond. Ce qui est en
jeu, c’est la politique de régression sociale, bien audelà
des retraites. Ce qui est posé publiquement,
c’est la question essentielle de la répartition des
richesses produites dans le pays. Et ce débat, il faut
le poursuivre, le mener à terme, imposer un autre
partage : le fait qu’une infime minorité s’accapare
le profit tiré du travail de l’immense majorité n’est
pas un phénomène inéluctable, c’est un choix
politique, une question de société.

Une contre-réforme
contre les droits élémentaires

Les retraites cristallisent le mécontentement
contre la régression sociale car chacun-e se sent
attaqué-e et y voit ses projets d’avenir remis en
cause. Chaque (futur) travailleur refuse le report de
2 ans du droit au départ ce qui signifie pour la
majorité 2 ans de plus au chômage, refuse de
devoir attendre 2 ans de plus la possibilité de partir
avec une retraite à taux plein, refuse cette contreréforme
injuste qui pénalise davantage les plus
précaires et notamment les femmes, refuse une
nouvelle baisse de pension par l’allongement de la
durée de cotisation renforcée par la double peine
de la décote.

L’action continue :
ne lâchons rien !

Depuis le début, Solidaires explique que l’enjeu des
retraites et l’intransigeance du gouvernement
nécessitent une grève générale reconductible bloquant
l’économie du pays et frappant les possédants à la
caisse.

Certes, une telle action ne se décrète pas, mais il est de la
responsabilité des organisations syndicales d’en préparer
les conditions.

Nous savons maintenant que « l’économie du pays a frisé la
catastrophe » avec la grève des raffineries et le blocage des
transports. Il aurait suffi d’organiser la solidarité avec les
grévistes et de continuer un peu.

C’est ce qu’ont voulu Solidaires et la FSU lors de
l’intersyndicale du 21 octobre, mais les 6 autres
organisations syndicales ont refusé d’écrire dans le
communiqué une phrase de soutien aux actions en cours,
une incitation à étendre ces actions.

Tout n’est pas rentré dans l’ordre
Après plus de deux semaines de grève, les secteurs
emblématiques se replient ou changent les modalités de
leur grève.

Pour autant, ce n’est pas le sentiment d’échec ou de
défaite qui dominent, tant le soutien populaire est grand
et la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle
active.

De nombreux collectifs unitaires se sont créés à la base
pour animer l’action entre deux journées de
manifestations nationales. Les modes d’action sont très
similaires : soutiens aux piquets de grève, diffusions de
tracts à la population et devant les entreprises, opérations
escargots, blocages filtrants de zones industrielles, blocage
de zones commerciales, actions symboliques ciblées sur
des chambres de Commerce, des locaux du Medef ou de
l’UMP.

Après la journée du 28 octobre qui a montré que la
détermination des salariés était intacte, il importe de ne
rien lâcher et de poursuivre le processus de mobilisation
engagé, qui articule rendez-vous nationaux et actions
locales décidées quotidiennement dans l’unité. Il est de la
responsabilité des organisations syndicales de donner à ce
processus une nouvelle impulsion dont la nouvelle
journée unitaire de manifestations du samedi 6
novembre est une étape.


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