NON aux Cités éducatives, ou comment faire entrer les EPSF par la fenêtre et se désengager de l’éducation prioritaire

mardi 15 octobre 2019
par  SUD Education 92

SUD Education 92 et FO 92 iront diffuser un appel commun le mercredi 25 septembre à 19h pour les membres du Conseil municipal de Gennevilliers afin d’informer sur notre refus catégorique concernant la Cité Educative de Gennevilliers, actée le 4 septembre au BO.
Le communiqué commun ici :

Et voici notre tract personnel :

NON aux Cités éducatives, ou comment faire entrer les EPSF par la fenêtre et se désengager de l’éducation prioritaire

Suite à notre demande, nous avons été reçu-e-s en audience à la mairie de Gennevilliers le vendredi 5 juillet sur la question de la mise en place d’une cité éducative dans cette commune. Les organisations syndicales suivantes étaient présentes à cette rencontre : FNEC FP-FO 92, SUD Éducation 92, SNUIPP FSU 92 (Section Gennevilliers) et CGT Éduc’action 92. Nous avons été reçu-e-s par le Maire de Gennevilliers, M. Patrice Leclerc et son adjoint à l’Enseignement, M. Richard Merra. 

Loin de nous rassurer, le maire et son adjoint n’ont pu que confirmer ce que nous craignions déjà. 4 septembre : le BO mentionnait 80 quartiers élus, dont celui de Gennevilliers. Le maire, malgré notre opposition et ses promesses, poursuis donc le projet. Pour info : un document récent mentionne des projets à Nanterre (Quartier Parc SUD) et à Villeneuve-la-Garenne (Aire 2029)

Ce projet, destiné à améliorer la prise en charge scolaire et périscolaire des enfants, initialement proposé dans le « plan Borloo » de 2018, commence à prendre (la) forme (des EPSF, Etablissements Publics des Savoirs Fondamentaux)

des informations très floues et très changeantes (même pour les élus-e-) sur les cités éducatives : au départ vendues comme une alliance Education Nationale/ville en mobilisant la totalité des acteurs et des lieux éducatifs pour la réussite des élèves, pris en charge de 0 à 25 ans. La vitrine de ce dispositif c’est l’expérience de Grigny (91) ; c’est sur son territoire qu’est né le projet de Cité éducative en 2013. Seulement voilà, les moyens annoncés aujourd’hui ne sont pas vraiment les mêmes. A Grigny, un principal de collège ne faisait que coordonner ce dispositif, en partenariat avec l’IEN et les directeur-rice-s d’école. A Gennevilliers il semblerait que le/la principal-e de Diderot soit seul référent (« déchargé-e d’une partie de la gestion de son établissement » sans préciser laquelle) et pour l’instant ni l’IEN ni les directeur-rice-s d’école ne semblent associé-e-s. Tiens tiens... un-e principal-e qui pilote les écoles rattachées à son collège en plus de son collège... ça ne vous rappelle rien ?
côté sous, l’enveloppe de 30 000€ attribuée à chaque cité éducative (15 000€ par le ministère de la ville et du logement et 15 000€ par le ministère de l’Éducation et de la Jeunesse) semble une somme importante, mais il faut remettre cela en perspective. En effet dans une cité éducative il pourra y avoir en plus du collège parfois jusqu’à huit écoles rattachées. En estimant à 10 le nombre de classes par école et une vingtaine le nombre de classes dans un collège, cela revient à diviser 30 000€ par 100 classes et donc à seulement 300€ par projet. La somme semble tout de suite moins conséquente. Et c’est sans compter les acteurs sociaux qui eux aussi peuvent prétendre à cette enveloppe !

Le nombre d’organismes et de personnes chargées d’évaluer les enseignant-e-s dans le cadre de ce nouveau label, n’en finit plus (comité d’orientation et d’évaluation, comité local de pilotage,...)

Que conclure ? 
En termes d’actions, et de moyens mis en œuvre, on constate peu de changements. Beaucoup de choses déjà préexistantes dans les écoles REP et REP+. 
Les changements qui nous inquiètent se trouvent dans l’organisation de ces cités éducatives :
Celles-ci mettront en place un contrôle et une évaluation omniprésente des pratiques enseignantes, de leurs projets mais également des élèves, exacerbant ainsi la concurrence entre enseignant-e-s, le sentiment d’échec chez les jeunes et la limitation de la liberté pédagogique. Ces trois conséquences sont pourtant dénoncées depuis plusieurs mois par la communauté enseignante notamment lors des évaluations CP du mois de janvier. 
Participer à ce contrôle et créer une hiérarchie multiple et à plusieurs niveaux n’est pas sans rappeler les EPSF contre lesquels se sont mobilisé-e-s les enseignant.e.s. 
Enfin, la mise en place de ce type de label dans des zones qui bénéficiaient auparavant d’un système similaire REP/REP+ laisse présager la possible disparition de ce statut. Nous rappelons que l’évaluation de ce système qui devait avoir lieu en septembre 2019 a été reportée… Pour mieux le remplacer ? 

Ainsi donc, une nouvelle expérimentation qui, sous couvert de moyens supplémentaires finalement peu significatifs, vise à imposer des mesures au mépris des luttes que mènent les enseignant-e-s depuis des mois. 

SUD Education 92 n’est pas dupe et appelle les mairies à refuser ce dispositif et à informer les collègues des démarches qu’elles entreprennent. Notre syndicat demande à l’Etat de réaffirmer la politique visant à donner le plus à ceux et celles qui ont le moins avec de nombreuses garanties exclues de ce label « cités éducatives » (primes, formation, dédoublements, récupération d’heures...). Il demande aussi que soient de nouveau intégrés les lycées dans l’Education Prioritaire ainsi que des moyens supplémentaires pour l’éducation (formation, création de postes,...). A la rentrée prochaine le dispositif de dédoublement des CP/CE1 en REP et REP+ ne pourra même pas s’appliquer à Gennevilliers faute d’enseignant-e-s (les CP à douze deviennent des CP à 15 )

sources : 
 https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/02/la-liste-des-territoires-pouvant-reclamer-le-label-cites-educatives-est-publiee_5457203_3224.html publié le 2 mai 2019
 https://www.ville-et-banlieue.org/grandir-et-apprendre-a-grigny-cite-educative-26118.html publié le 15 janvier 2019
 https://bloquonsblanquer.fr/les-cites-educatives/ publié le ??? (après mai 2019)
Circulaire du 13 février 2019 des ministères de l’Education nationale, de la Cohésion territoriale, de la Ville et du Logement sur http://www.ozp.fr/spip.php?article23285
Le vade-mecum des cités éducatives https://www.cget.gouv.fr/sites/cget.gouv.fr/files/atoms/files/vade-mecum_-_les_cites_educatives.pdf

Suite à notre demande, nous avons été reçu-e-s en audience à la mairie de Gennevilliers le vendredi 5 juillet sur la question de la mise en place d’une cité éducative dans cette commune. Les organisations syndicales suivantes étaient présentes à cette rencontre : FNEC FP-FO 92, SUD Éducation 92, SNUIPP FSU 92 (Section Gennevilliers) et CGT Éduc’action 92. Nous avons été reçu-e-s par le Maire de Gennevilliers, M. Patrice Leclerc et son adjoint à l’Enseignement, M. Richard Merra. 

Loin de nous rassurer, le maire et son adjoint n’ont pu que confirmer ce que nous craignions déjà. (Voir le compte rendu de l’audience ici : ). 4 septembre : le BO mentionnait 80 quartiers élus, dont celui de Gennevilliers. Le maire, malgré notre opposition et ses promesses, poursuis donc le projet. Pour info : un document récent mentionne des projets à Nanterre (Quartier Parc SUD) et à Villeneuve-la-Garenne (Aire 2029)

Ce projet, destiné à améliorer la prise en charge scolaire et périscolaire des enfants, initialement proposé dans le « plan Borloo » de 2018, commence à prendre (la) forme (des EPSF, Etablissements Publics des Savoirs Fondamentaux)

des informations très floues et très changeantes (même pour les élus-e-) sur les cités éducatives : au départ vendues comme une alliance Education Nationale/ville en mobilisant la totalité des acteurs et des lieux éducatifs pour la réussite des élèves, pris en charge de 0 à 25 ans. La vitrine de ce dispositif c’est l’expérience de Grigny (91) ; c’est sur son territoire qu’est né le projet de Cité éducative en 2013. Seulement voilà, les moyens annoncés aujourd’hui ne sont pas vraiment les mêmes. A Grigny, un principal de collège ne faisait que coordonner ce dispositif, en partenariat avec l’IEN et les directeur-rice-s d’école. A Gennevilliers il semblerait que le/la principal-e de Diderot soit seul référent (« déchargé-e d’une partie de la gestion de son établissement » sans préciser laquelle) et pour l’instant ni l’IEN ni les directeur-rice-s d’école ne semblent associé-e-s. Tiens tiens... un-e principal-e qui pilote les écoles rattachées à son collège en plus de son collège... ça ne vous rappelle rien ?
côté sous, l’enveloppe de 30 000€ attribuée à chaque cité éducative (15 000€ par le ministère de la ville et du logement et 15 000€ par le ministère de l’Éducation et de la Jeunesse) semble une somme importante, mais il faut remettre cela en perspective. En effet dans une cité éducative il pourra y avoir en plus du collège parfois jusqu’à huit écoles rattachées. En estimant à 10 le nombre de classes par école et une vingtaine le nombre de classes dans un collège, cela revient à diviser 30 000€ par 100 classes et donc à seulement 300€ par projet. La somme semble tout de suite moins conséquente. Et c’est sans compter les acteurs sociaux qui eux aussi peuvent prétendre à cette enveloppe !

Le nombre d’organismes et de personnes chargées d’évaluer les enseignant-e-s dans le cadre de ce nouveau label, n’en finit plus (comité d’orientation et d’évaluation, comité local de pilotage,...)

Que conclure ? 
En termes d’actions, et de moyens mis en œuvre, on constate peu de changements. Beaucoup de choses déjà préexistantes dans les écoles REP et REP+. 
Les changements qui nous inquiètent se trouvent dans l’organisation de ces cités éducatives :
Celles-ci mettront en place un contrôle et une évaluation omniprésente des pratiques enseignantes, de leurs projets mais également des élèves, exacerbant ainsi la concurrence entre enseignant-e-s, le sentiment d’échec chez les jeunes et la limitation de la liberté pédagogique. Ces trois conséquences sont pourtant dénoncées depuis plusieurs mois par la communauté enseignante notamment lors des évaluations CP du mois de janvier. 
Participer à ce contrôle et créer une hiérarchie multiple et à plusieurs niveaux n’est pas sans rappeler les EPSF contre lesquels se sont mobilisé-e-s les enseignant.e.s. 
Enfin, la mise en place de ce type de label dans des zones qui bénéficiaient auparavant d’un système similaire REP/REP+ laisse présager la possible disparition de ce statut. Nous rappelons que l’évaluation de ce système qui devait avoir lieu en septembre 2019 a été reportée… Pour mieux le remplacer ? 

Ainsi donc, une nouvelle expérimentation qui, sous couvert de moyens supplémentaires finalement peu significatifs, vise à imposer des mesures au mépris des luttes que mènent les enseignant-e-s depuis des mois. 

SUD Education 92 n’est pas dupe et appelle les mairies à refuser ce dispositif et à informer les collègues des démarches qu’elles entreprennent. Notre syndicat demande à l’Etat de réaffirmer la politique visant à donner le plus à ceux et celles qui ont le moins avec de nombreuses garanties exclues de ce label « cités éducatives » (primes, formation, dédoublements, récupération d’heures...). Il demande aussi que soient de nouveau intégrés les lycées dans l’Education Prioritaire ainsi que des moyens supplémentaires pour l’éducation (formation, création de postes,...). A la rentrée prochaine le dispositif de dédoublement des CP/CE1 en REP et REP+ ne pourra même pas s’appliquer à Gennevilliers faute d’enseignant-e-s (les CP à douze deviennent des CP à 15 )

sources : 
 https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/02/la-liste-des-territoires-pouvant-reclamer-le-label-cites-educatives-est-publiee_5457203_3224.html publié le 2 mai 2019
 https://www.ville-et-banlieue.org/grandir-et-apprendre-a-grigny-cite-educative-26118.html publié le 15 janvier 2019
 https://bloquonsblanquer.fr/les-cites-educatives/ publié le ??? (après mai 2019)
Circulaire du 13 février 2019 des ministères de l’Education nationale, de la Cohésion territoriale, de la Ville et du Logement sur http://www.ozp.fr/spip.php?article23285
Le vade-mecum des cités éducatives https://www.cget.gouv.fr/sites/cget.gouv.fr/files/atoms/files/vade-mecum_-_les_cites_educatives.pdf


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