M.Blanquer, ministre de la Précarité Nationale

samedi 2 septembre 2017
par  SUD Education 92

La ministre du Travail Mme Pénicaud a annoncé la fin du recrutement en contrat aidé (CUI-CAE) dans le cadre du plan d’économie de 4,5 milliards d’euros dans la Fonction Publique. L’Éducation Nationale, un des principaux employeurs de CUI-CAE, est épargnée en partie par cette mesure et devrait bénéficier de 55.000 nouveaux contrats aidés d’ici la fin de l’année pour « assurer l’accompagnement des enfants handicapés » selon le gouvernement. Aux emplois aidés s’ajoute le recrutement de plus en plus important de personnels sous un statut encore plus précaire que celui des CAE-CUI, les « Service Civiques » comme l’a annoncé M.Blanquer.

Dans l’Éducation Nationale les personnels en contrat aidé ou en Service Civique permettent de pallier au manque de personnels. Ces personnel-le-s réalisent des missions administratives, d’entretien, d’accueil, d’animation ou d’accompagnement des élèves en situation de handicap qui devraient s’effectuer dans le cadre d’emploi statutaire accompagné d’une véritable formation.

Depuis leur mise en place en 2010, l’Éducation Nationale considère les personnels en CUI-CAE comme une main d’œuvre flexible, bon marché à qui imposer des conditions de travail déplorables et ne respecte pas les spécificités de ces contrats (travail gratuit dans le cadre d’une annualisation illégale, soumission au bon vouloir de la hiérarchie, absence de formation, pas d’accompagnement des projets professionnels...).

Les postes de CUI-CAE existants pour pallier au manque d’agent-e-s techniques et administratifs disparaissent à la rentrée 2017. Cette réduction massive de postes (jusqu’à 8 temps plein en moins dans certains lycées) va engendrer une surcharge de travail pour les agent-e-s et les directeurs/trices d’école et aggraver encore leurs conditions de travail. Quant aux personnels en CUI-CAE qui attendaient d’être engagé-e-s ou renouvelé-e-s et qui se retrouvent sans emploi à la rentrée, le gouvernement n’en dit rien !

Le postes de CUI-CAE exerçant des missions d’Accompagnement des Élèves en Situation de Handicap (AESH) sont maintenus. SUD Éducation revendique le réemploi des personnels qui effectuent ces missions sous un statut de titulaire qui les protège, assure leur stabilité dans les équipes ainsi qu’un droit à la formation.

Aujourd’hui, sans les personnels précaires, le service public d’éducation ne peut plus être assuré. A la rentrée 2016, 68.000 personnes travaillaient en contrat aidé uniquement dans les écoles. Par le recours aux contrats aidés, aux Services Civiques et par les politiques de réduction du nombre de fonctionnaires, le gouvernement généralise le précariat et organise la saturation du Service Public. Ainsi à la Réunion, la rentrée des classes a dû être reportée faute de postes. Il manquait en effet 3.300 postes pour l’accueil et la surveillance des élèves, la restauration, l’entretien des locaux.

Donner accès à l’emploi statutaire, c’est s’assurer que toute l’année, il y aura des enseignant-e-s dans les classes, des agent-e-s qui assurent l’entretien des bâtiments et la restauration dans un cadre pédagogique , des personnel-le-s formé-e-s qui accompagnent les élèves en situation de handicap...

C’est pourquoi SUD Éducation revendique l’arrêt du recrutement en contrat précaire et la titularisation immédiate de tous les personnels, sans condition de concours ni de nationalité (enseignant-e, agent-e et médico-sociaux) qui effectuent aujourd’hui des missions de service public en contrat précaire.

CUI-CAE : Kézako ?
• des contrats de droit privé (contrairement aux contrats d’AED ou de contractuel-le enseignant-e),
• financés jusqu’à 95% par l’État, avec obligation pour l’employeur d’accompagner le/la salarié-e dans la formation et le parcours de réinsertion,
• à destination des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d’accès à l’emploi,
• des contrats courts (de 6 à 24 mois, avec des prolongements dans certains cas),
• rémunérés au SMIC : 20h hebdo = 650 euros par mois.

Service Civique
Des Services Civiques interviennent déjà dans les établissement scolaires pour effectuer des tâches d’accompagnement des élèves en difficultés, de réalisation de projets culturels ou d’animation du temps périscolaire. Ces missions primordiales assurées par l’Éducation Nationale ou sous-traitées par celle-ci à des associations doivent être remplies par des personnels titulaires et non précaires. Les Services Civiques ne dépendent pas du Code du Travail et perçoivent non pas un salaire mais une « indemnité » de moins de 600 euros par mois. Alors que la mission du Service Civique doit s’inscrire dans le cadre de l’intérêt général et alimenter un projet personnel, on sait que sur le terrain les Services Civiques sont emmenés à effectuer des missions qui relèvent d’emplois statutaires. Les Services Civiques, comme les stages, permettent aux organismes de rémunérer les travailleur-euse-s en dessous des seuils fixés par les conventions collectives.

Interpro
Dans le secteur associatif, déjà particulièrement précaire (seul-e-s 53% des salarié-e-s associatifs sont en CDI contre 88% dans le privé lucratif), l’arrêt du recrutement en CUI au profit du développement des Services Civiques va encore fragiliser l’emploi. Le syndicat de Solidaires présent dans l’associatif, ASSO dénonce cette précarisation des emplois.


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