Voilà plus de 3 mois que la mobilisation contre la loi El Khomri a démarré. Cette loi est une attaque majeure contre le Code du travail et le minimum de protection qu’il apporte aux salariés-e-s quelque soit leur entreprise. Cette loi mène à un nivellement vers le bas en permettant que les accords d’entreprise priment sur le Code du travail même s’ils sont plus mauvais, en termes de droits. Et ils seront globalement défavorables aux salarié-e-s, dont la plupart est aujourd’hui isolée sur son lieu de travail sans pouvoir imposer réellement ses revendications. La loi nous touche d’abord parce que l’Éducation nationale est le plus gros employeur de travailleurs de droit privé qui seront directement concernés par cette réforme. Cette loi nous touche aussi parce qu’elle entre en résonance avec une situation qui existe déjà où les établissements ont de plus en plus la latitude de faire des choix indépendamment du cadre national.
Aujourd’hui la mobilisation s’est étendue avec les cheminots qui sont entrés en grève reconductible il y a 15 jours, les salariés des raffineries, des ports, des centrales nucléaires et maintenant ceux de la RATP.
Le gouvernement a beau afficher sa fermeté, il sera obligé de retirer sa loi si l’ensemble du pays est bloqué. Il commence à montrer des signes de fébrilité, il tente d’éteindre le feu en lâchant sur des revendications sectorielles (primes, augmentation du point d’indice, …). Il espère acheter la paix sociale, mais nous ne sommes pas dupes. C’est le moment d’y aller, tous ensemble !
Dans l’éducation depuis des années, nous nous battons souvent chacun-e dans notre coin : contre la réforme des rythmes, celle des collèges ou encore de l’éducation prioritaire, pour des ouvertures, des remplaçants. À chaque fois, nous avons quasiment toujours été séparés entre degrés. Pourtant, avec 80 000 postes supprimés par le gouvernement précédent, 60 000 promis par ce gouvernement et seulement à ce jour environ 4 000 créés, il est clair que notre secteur subit de plein fouet le dégraissage des services publics sous prétexte d’austérité. A Gennevilliers, toutes ces promesses virtuelles mais ces attaques bien réelles se traduisent par la prévision de 9 fermetures : 3 en élémentaire et 6 en maternelle. Les écoles maternelles Joliot, Wallon et Diderot se voient imposer sur l’une de leur classe restante après fermeture, la labellisation des TPS sans aucune prise en compte des avis des équipes. A Colombes c’est l’externalisation de l’entretien des bâtiments publics dont les écoles qui est en marche, c’est à dire le recours à des sociétés privées qui embauchent des salarié-e-s toujours plus précaires. Sur tout le département c’est l’impossibilité de muter dans une autre académie, des remplacements non assurés, des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix principalement des loyers. Sur la région Île-de-France c’est la suppression de 300 contrats CUI d’agents lycée (économie de 800 000 €) et le retour d’une aide d’1,6 million d’euros aux élèves des lycées privés.
Le 14 juin, une nouvelle journée de grève interprofessionnelle est appelée avec une manifestation nationale à Paris.
Ce jour là et après bloquons le pays !
Nos revendications :
Retrait de la loi travail
Dans l’éducation :
embauche de professeurs des écoles remplaçants
non aux fermetures de classe
Ouverture de classe quand les effectifs augmentent
Augmentation des salaires
Les grévistes réunis en AG le 2 juin 2016