L’extrême droite ne progresse pas que dans les urnes ... mais aussi dans les têtes des politicien-ne-s qui prétendent la combattre !

mercredi 15 avril 2015
par  SUD Education 92

Des mesures de répression d’une rare gravité, que ne renierait pas un régime autoritaire :

Après la mort de Rémi Fraisse victime d’un tir de grenade offensive lancée par un CRS en octobre dernier (dans le cadre d’un durcissement du conflit entre « forces de l’ordre » et manifestant-e-s contre le barrage de Sivens), les pouvoirs publics (mairie de Toulouse, gouvernement et justice) ont durci le ton, au lieu de chercher à apaiser les tensions : interdictions de manifestations, expulsion des syndicats de la Bourse du Travail de Toulouse, arrestations et condamnations de plusieurs manifestant-e-s dont celle de Gaetan, étudiant en histoire de l’art, et syndicaliste à Solidaires Etudiant-e-s, qui écope de 2 mois de prison ferme, de 4 mois avec sursis et de 1100 euros d’amende. Il est vrai qu’il a commis le « crime » de participer aux manifestations contre les violences policières précitées qui avaient été interdites.

Communiqué Solidaires :

http://www.solidaires.org/article50714.html

Pétition :

https://www.change.org/p/non-a-la-prison-pour-gaetan-et-tous-les-autres-condamn%C3%A9s-pas-de-prison-pour-ga%C3%ABtan-et-les-autres-condamn%C3%A9s-pour-avoir-manifest%C3%A9

Page Facebook : https://www.facebook.com/pas.de.prison.pour.gaetan/timeline

Dans l’intervalle, au mois de janvier, JF Chazerans, prof de philo dans un lycée de Poitiers est suspendu par le Recteur sur dénonciation d’un parent d’élève qui l’accuse d’avoir tenu des propos approuvant les actes terroristes devant les élèves. Le Recteur l’accuse d’« apologie de terrorisme », ce qui est vite réfuté en justice par la totalité des témoignages des élèves. Malgré la démonstration de diffamation, le Recteur le sanctionne en commission de discipline d’une mutation d’office (il devient TZR sur la zone de remplacement la plus éloignée). En fait, il remplace le collègue du lycée de Thouars qu’on a déplacé pour le remplacer au lycée de Poitiers (les parents d’élèves de Thouars ont beaucoup apprécié cette décision de priver leurs enfants de 3 semaines de cours pour ne pas que ceux du lycée du centre de Poitiers le soient).

Article journal :

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Education/n/Contenus/Articles/2015/03/31/Jean-Francois-Chazerans-fera-cours-demain-a-Thouars-2277853
Son blog : http://www.chazerans.fr/2015/04/affaire-chazerans-une-decision-ridicule-du-recteur/

Rappelons aussi qu’un syndicaliste, postier dans le 92, a été révoqué pour des prises de parole interdites en plein mouvement social.

Pétition :http://reintegrationyann.sudptt.org/

Malheureusement, cette liste est loin d’être exhaustive et s’ajoute aux convocations d’enfants dans des commissariats pour « apologie de terrorisme », aux interdictions croissantes de manifestations (sous prétexte de sécurité) et à des condamnations sévères des contrevenants, aux propos racistes expliquant que « la vocation des Rroms est de retourner en Roumanie », aux tentatives d’explusion d’élèves sans-papier, voire de collègues sans-papier (école de Clichy), ....

Une politique antisociale qui constitue le terreau du développement de l’extrême droite :

C’est dans ce climat très répressif que le gouvernement impose une politique ultralibérale dans le seul intérêt des capitalistes : des milliards d’euros de baisse d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises qui vident les caisses de l’Etat (CICE et Pacte de responsabilité entre autres), des suppressions de postes de fonctionnaires et un appauvrissement des services publics, une loi Macron qui va provoquer le développement du travail de nuit et le dimanche, qui s’attaque aux quelques moyens de défense des salarié-e-s (CHSCT, Prud’hommes, représentation syndicale indépendante de l’employeur, ...), tandis qu’elle facilite les procédures de licenciements pour les patrons. Les rares promesses à caractère social du gouvernement comme un projet de loi rendant possible la poursuite des commanditaires de la sous-traitance la plus inhumaine (suite à l’écroulement d’un immeuble de confection au Bengladesh qui a provoqué la mort de 1127 ouvrier-e-s en avril 2013) sont abandonnées.

C’est cette politique d’austérité inhumaine que les grévistes et manifestant-e-s ont dénoncé le 9 avril en nombre important, mais encore très insuffisant pour y mettre un coup d’arrêt. On pourait reprocher aux JT du 9 avril d’avoir fait plus de cas du cirque familial des Lepen, que des dizaines de milliers de grévistes et manifestant-e-s. On pourrait reprocher au gouvernement ses leçons de morale et ses incantations électoralistes à choisir le camp républicain quand il provoque, par ses politiques, les souffrances d’une partie croissante de la population, la désespérance sociale et l’accroissement des inégalités. Mais nous savons qu’il n’y a rien à attendre des un-e-s comme des autres.

Les organisations syndicales discutent en ce moment des suites à donner au mouvement. Si nous ne faisons pas pression pour qu’il y ait des suites à cette journée et ne convergeons pas rapidement vers les appels à mobilisation, il n’y aura aucune alternative politique proposée.

Après le 9 avril, on continue !

SUD Education 92


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