Précaires de l’EN, plusieurs statuts mais une lutte commune !

jeudi 20 novembre 2014
par  SUD Education 92

« Cdisation », c’est le néologisme qui a fait espérer l’ensemble des précaires chargé-e-s de l’accompagnement des élèves en situation de handicap l’année dernière. Au final, à la rentrée, l’espoir se transforme en cauchemar : le problème n’est pas seulement le peu de personnes qui ont été « Cdisées », mais aussi et surtout le contenu de ce qui est tout, sauf une sécurisation et une stabilisation des salarié-e-s : à temps très partiel, sous-payés sans même les compléments de salaire possibles pour les salarié-e-s exerçant le même poste en CUI-CAE, les « CDisé-e-s » se retrouvent avec un demi-emploi, des conditions de travail dégradées, et un statut concret pas plus favorable qu’avec les contrats d’insertion de droit privé.

C’est une situation malheureusement banale dans l’Éducation Nationale où le CDI de droit public a remplacé la titularisation. Contrairement aux idées reçues, le CDI n’est pas forcément le contraire de la précarité, car celle-ci ne se définit pas seulement sur ce critère : être précaire, c’est ne pas pouvoir vivre correctement de son salaire, c’est être contraint d’exercer plusieurs emplois, c’est aussi être soumis à un cadre de travail totalement déréglementé, qui autorise toutes les pressions, de la multiplication des tâches à accomplir à l’éparpillement des lieux de travail sur plusieurs établissements.
Cette situation là est commune à une multitude de personnels , et finalement les salarié-e-s que nous rencontrons dans la permanence de lutte et d’entraide ouverte en début d’été dernier connaissent une situation similaire malgré l’éparpillement des statuts : en CUI-CAE de droit privé, en CDD de droit public, « Cdisé-e-s » du GRETA ou en charge des élèves en situation de handicap, tous nous parlent défaut de formation, souffrance au travail, tensions avec la hiérarchie, salaire de misère et avenir bouché.


Face à ces phénomènes, le piège serait aujourd’hui de répondre à l’éparpillement des statuts par la division des luttes
 : l’année dernière, nous nous sommes appuyés sur la mobilisation des AVS pour mener, avec AC ! (Agir ensemble contre le Chômage) des mobilisations fondées sur les revendications très concrètes de ces salarié-e-s, mais immédiatement dirigées contre la précarité dans son ensemble. En occupant les services du premier Ministre, et également la Direction Générale du Travail , nous avons voulu, non seulement contrer le mépris des rectorats pour des personnels qu’ils considèrent comme « de passage » et corvéables à merci, mais aussi montrer que nous étions bien conscients que les problèmes d’une catégorie de personnels étaient ceux de tous les précaires de l’Éducation Nationale qui ne fait elle-même qu’appliquer des politiques globales de l’emploi.
C’est aussi l’esprit qui nous anime en cette rentrée : recréer du commun entre des profs remplaçants en CDD à qui le rectorat réclame des trop perçus fantaisistes sur des contrats vieux de trois ans, entre les assistants administratifs aux directions des écoles, utilisés comme bouche-trous corvéables à merci, entre les AVS à qui l’on demande de s’occuper d’enfants en situation de handicap sans leur en donner les moyens….

Préparer et construire avec les concerné-e-s des luttes contre une précarité commune aux CDIsé-e-s et aux contrats aidés, aux contrats de droit public et aux contrats de droit privé.


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