Concertation sur les programmes du mercredi 15 octobre - Participerons-nous à cette mascarade ?

dimanche 12 octobre 2014
par  SUD Education 92

Le ministère de l’éducation nationale a décidé de lancer une vaste consultation sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et sur le projet de programme de l’école maternelle et de programme d’enseignement moral et civique pour l’école élémentaire et le collège. Cette consultation prendra la forme d’une demi-journée banalisée. Dans l’académie de Versailles, ce sera, le mercredi 15 octobre, le matin. Lors de cette matinée, les enseignant-es devront réfléchir collectivement sur plusieurs axes prédéfinis et répondre individuellement à un questionnaire numérique sur le socle commun.


De qui se moque t-on ? Des enseignant-es ? des parents ? des élèves ?

Le MEN demande aux enseignant-es de libérer les élèves une demi- journée un mercredi matin, dans un contexte, où la reconquête du temps scolaire a servi d’alibi à l’obligation de récupération de jours déjà travaillés pour restituer aux élèves leurs 36 semaines d’enseignement mais également à la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.

Par ailleurs la continuité du service public qui sert de plus en plus d’excuses à la limitation des droits des personnels, ne semble, cette fois- ci, pas être au cœur des préoccupations de la hiérarchie !

Une consultation pour servir la mise en œuvre de l’école libérale et managériale !

Sur le fond, cette consultation, comme celles qui l’ont précédées (refondation, REP+ …) n’est qu’un simulacre de démocratie, qui s’inscrit dans un cadre totalement préformaté dont la finalité n’a pour seul objet que d’afficher la caution des enseignant-es afin de légitimer des textes qui sont déjà écrits au sein du Conseil Supérieur des Programmes et désamorcer par avance les critiques qui lui seront faites.

D’ailleurs, dans sa lettre de présentation, le ministère le précise lui même : « À l’issue de la consultation, une synthèse sera rendue publique et des modifications pourront être apportées aux projets de texte initiaux ». Les enseignant-es sont consulté-es mais les experts auront le dernier mot parce que sur le fond rien ne change. L’idée d’un socle commun est conservée.

Rebaptisé « socle commun de compétences, connaissances et culture », cette redéfinition du socle est opérée, en lien avec les changements sur les programmes dans lequel il va être intégré et les évaluations (le ministère est justement en train de lancer une vaste campagne sur cette question).

Comment ne pas relever l’hypocrisie de notre institution qui parle de « culture commune » tout en approfondissant les inégalités : réduction des moyens de l’Education Prioritaire dans beaucoup d’établissements et écoles, réforme du bac pro 3ans qui en supprimant le parcours en 4ans BEP+bacpro exclut les élèves les plus en difficulté, atteinte au droit au redoublement des recalé-e-s du bac de plus en plus important, .... .

Cette harmonisation compétences/programmes/évaluation n’est rien d’autre qu’ une rationalisation et un relifting du système déjà en place. Elle vise à légitimer aux yeux des personnels la double contrainte des compétences et des programmes pour instaurer un « SMIC scolaire » et une vision minimale de l’éducation. On peut enfin s’inquiéter du fait que la généralisation de l’évaluation par compétences accentue cette transformation de l’école par les desiderata du patronat et de l’Union Européenne.

Dans un contexte de crise et de baisse des dépenses publiques, sous l’influence des milieux économiques et d’un marché du travail de plus en plus polarisé entre très faible et très haut niveau de qualification, Nico Hirtt, enseignant et universitaire belge, identifie et explique comment évoluent les systèmes éducatifs européens :

  • abandon de l’ambition de démocratisation de l’enseignement et du savoir ;
  • creusement des inégalités scolaires : socle commun minimal de compétences de base pour les uns, établissements d’élite et soutien extra-scolaire privé pour les autres ;
  • système éducatif perçu comme marché à conquérir et comme secteur en voie de privatisation...

VOIR la vidéo de la conférence de Nico Hirtt

Pour Sud éducation, il n’est pas question de participer à cette mascarade !

Du temps de concertation, nous sommes pour, mais pas dans un cadre imposé, qui sert de caution à la mise en place d’une école libérale et managériale.

  • Nous invitons les enseignant-es à se saisir de ce temps, pour se réunir et se concerter sur des sujets qu’ils auront choisi.
  • Nous encourageons au boycott de la consultation par internet.
  • Nous proposons quelques éléments de réflexion et d’argumentation, ainsi que des références pour étayer vos interventions avec les collègues.

courrier_conseildecole_auxIEN_consultation_du_15
Proposition de courrier à discuter/modifier en équipe

Les compétences ou l’école à l’heure de sa soumission à la logique marchande, SUD Education

Socle commun, une refonte peu commune ! SUD Education

Boycott de la consultation sur le socle

Video de conférence sur l’évaluation par compétence (Nico Hirtt) et la tyrannie de l’évaluation (Angélique Del Rey) :

Histoire du socle commun par le sociologue Pierre Clément, site Questions de classe(s) :

Appel au boycott du livret par le Collectif de Résistance à Base Eleves :

Pour SUD Éducation, il est temps de construire une autre école pour une autre société !

Une école pour tous et pour toutes, c’est une école qui s’emploie à ne pas être un lieu de la reproduction sociale.

Une école laïque et émancipatrice, où est défendu l’acquis historique de la laïcité et où l’enseignement religieux n’a pas sa place (nationalisation de l’enseignement privé et la fonctionnarisation de l’ensemble de ses personnels).

Une école solidaire : la solidarité implique le refus de la concurrence entre établissements, le refus de la hiérarchisation des filières et des formations. Pour les personnels enseignants, un statut unique, et pour tous les acteurs et toutes les actrices de l’école, un traitement égalitaire en matière de salaire.

L’école d’une formation polyvalente. Nous voulons défendre un enseignement qui reconnaisse, pour toutes et tous, la valeur des formations pratiques et manuelles, la valeur de l’expérimentation, en parallèle aux enseignements théoriques et à la culture générale.

Une école démocratique et émancipatrice. Nous dénonçons les notations individuelles, les inspections, les postes à profil au profit d’une solidarité active des acteurs de l’école.

(Extraits du texte L’école, un enjeu interprofessionnel majeur, adoptée par l’Union syndicale Solidaires, dont SUD éducation est membre, lors de son sixième congrès national en juin 2014 à Dunkerque, comme partie d’une résolution sur les politiques publiques.Lire le texte. )


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PDF - 90.4 kio

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